L’agriculture au Maroc est le premier contributeur (environ 14%) du PIB devant le tourisme et l'industrie. Toutefois, selon les années en fonction des conditions climatiques, il existe des variations importantes allant de 11 à 18 %. Et comme l’agriculture a toujours constitué un pilier essentiel de l’économie et de la société du Royaume, ses performances conditionnent même celles de l’économie tout entière. En effet, le taux de croissance du pays est fortement corrélé à celui de la production agricole. Par ailleurs, l’agriculture au Maroc emploie près de la moitié de la population active et fournit 23 % des exportations du pays. Le dynamisme qu’a connu le secteur des exportations des produits agricoles a permis au Maroc de se hisser parmi les premiers exportateurs mondiaux des produits agricoles.
La croissance marocaine est alors très liée à celle du secteur agricole : les fortes variations de la valeur ajoutée du secteur agricole qui témoignent de la dépendance de ce secteur aux conditions climatiques, et notamment à la pluviométrie, se répercutent directement sur la croissance du PIB. Le dynamisme qu’a connu le secteur des exportations des produits agricoles a permis au Maroc de se hisser parmi les premiers exportateurs mondiaux des produits agricoles. Au-delà de la production agricole, le Maroc a su développer un secteur de l’industrie agroalimentaire diversifié et compétitif, notamment dans la transformation céréalière, l’industrie du lait et des produits laitiers ou encore la transformation des fruits et légumes. Zoom sur l’agriculture Maroc.
L’agriculture au Maroc boostée par le Plan Maroc Vert (PMV)
Lancé en avril 2008 par Sa Majesté le roi Mohammed VI, le Plan Maroc Vert (PMV) a pour objectif de faire du secteur agricole un levier prioritaire du développement socioéconomique au Maroc. Cette stratégie se place dans la continuité de plusieurs chantiers majeurs sur le plan national tels que la création d'emploi, la lutte contre la pauvreté ou la protection de l'environnement. La stratégie est articulée autour d’une approche globale qui couvre l’ensemble des filières et repose sur deux piliers majeurs : l’agriculture moderne et l’agriculture solidaire.
Les Hautes Orientations Royales ont ainsi fixé des objectifs clairs et précis à la nouvelle stratégie agricole. Entre autres, l’agriculture Maroc peut être un pourvoyeur d’emplois plus performant et un instrument plus efficace pour assurer de meilleures conditions de vie et d’établissement en milieu rural. Un appel a aussi été lancé à une consolidation des acquis réalisés dans le domaine agricole et à la création de nouvelles activités génératrices d’emplois et de revenus, notamment en faveur des jeunes en milieu rural.
Dans ces sens, l’agriculture au Maroc a pu enregistrer des exportations qui ont atteint durant l’année 2019 une valeur de près de 40 milliards de dirhams, une valeur 2,8 fois supérieure à la valeur enregistrée durant dix années passées de cela (14,2 milliards de dirhams). Toujours pendant l’année 2019, les exportations agricoles marocaines ont atteint environ 2,3 millions de tonnes en termes de volume, on a pu donc enregistrer une croissance de l’ordre de 64% (1,4 million de tonnes) par rapport à l’année 2009.
L’agriculture au Maroc soulignée par une dissimilitude entre petits paysans et grands exploitants
Cependant, on peut constater une grande disparité entre les grands agriculteurs commerciaux et les petits paysans. Généralement, ces derniers pratiquent une « agriculture de subsistance » sur des terres pluviales situées dans des zones à faible rendement qui se distinguent par un accès restreint aux services agricoles, une accessibilité difficile, des infrastructures de base peu développées, mais aussi et surtout des conditions agroclimatiques moins favorables.
L’agriculture Maroc se caractérise ainsi par cette dualité de ses structures d’exploitations. Si la surface agricole utile (SAU) est estimée à près de 9 millions d’hectares et représentant environ ne représente que 12,50 % de la superficie totale du Maroc, d’un côté les petites exploitations de moins de 5 ha sont majoritaires en nombre (près de 75% et avec des terres qui sont alimentées par les pluies, mais couvrent seulement un tiers de la SAU. L’agriculture traditionnelle est alors constituée de petites et micro exploitations familiales qui survivent grâce à l’agriculture de subsistance. D’un autre côté, les grandes à très grandes exploitations, qui sont en nombre limité, quant à elles, occupent une part importante de l’espace agricole. Néanmoins, une catégorie intermédiaire d’exploitations moyennes de 5 à 20 ha existe également.
Par ailleurs, les sources de subsistance des populations rurales sont toujours liées à l’agriculture au Maroc, l’élevage et les produits forestiers (les micro-exploitants représentent 41 % du total de la population rurale). Bien que cette dépendance des espaces ruraux à l’agriculture et à la forêt représente un inconvénient, d’où la nécessité de disposer d’une économie rurale diversifiée et génératrice d’emplois, elle offre aussi un avantage de réaffirmation de son rôle central pour de larges couches de populations rurales.
La production céréalière, un des piliers de l’agriculture au Maroc, a enregistré une hausse spectaculaire en 2021
La filière céréalière constitue une des principales filières de la production agricole au Maroc. Elle a un poids socio-économique important pour l’agriculture au Maroc. En effet, la filière totalise, à elle seule, près de 71% de la SAU) totale. Avec pas moins de 1,4 million d'exploitations agricoles nationales, la production marocaine génère un chiffre d'affaires supérieur à 15 milliards de dirhams. La filière céréalière génère 20% du chiffre d’affaires agricole global avec des fluctuations selon les campagnes. Elle contribue à l’emploi à hauteur de 19% et contribue à la consommation humaine et à l’alimentation animale, engendrant des interdépendances très marquées avec le secteur de l'élevage.
Au titre de la campagne 2020-2021, la production définitive des trois céréales principales (blé dur, blé tendre et orge) est estimée à près de 103,2 millions de quintaux (Mqx) contre 32,1 Mqx, soit une hausse de 221% par rapport à la campagne précédente. Par espèce, la production céréalière prévisionnelle a atteint 48,2 Mqx de blé tendre, 23,4 Mqx de blé dur et 26 Mqx d’orge. Cette production résulte d’une superficie céréalière semée au titre de cette campagne de 4,35 millions d’hectares, dont l’état végétatif est à 75% bon à très bon. En termes de performance, cette campagne se situe parmi les meilleures campagnes des dix dernières années.