Au cours de ces deux dernières
décennies, le secteur automobile au
Maroc s’est hissé à des niveaux de croissance soutenus. Fort de sa position
géopolitique et de son savoir-faire, le Maroc s'est imposé comme un fer-de-lance
de l'automobile sur le continent. La performance de l’industrie automobile au Maroc est particulièrement remarquable Ã
l’export et en termes de création d’emplois, indicateurs à l’égard desquels le
secteur dégage une croissance annuelle à deux chiffres.
Le Royaume a en effet fourni d’innombrables
efforts pour que le secteur automobile
Maroc soit aussi solide que compétitif. Et grâce à une position
géographique stratégique, une main-d’œuvre qualifiée et des écosystèmes
industriels robustes, le pays est aujourd’hui devenu un véritable pilier
africain de l’industrie automobile. Le Maroc est actuellement le premier
fabricant automobile dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord et le
second sur le continent africain. Décryptage.
L’industrie automobile fait rayonner le Maroc à travers tout le continent
Au Maroc, le secteur de l’automobile a décidément le vent en poupe. Depuis les années 60, le pays a déployé les grands moyens dans le développement de la stratégie industrielle automobile et le renforcement de son attractivité. Tout cela a porté ses fruits, le Maroc est aujourd’hui un acteur de l’industrie automobile continentale, sinon un leader africain du secteur. Les projets initiaux, qui ont eu pour effet d’accroître la demande locale en composants automobiles, ont été de réels catalyseurs pour le développement de la sous-traitance automobile, et pour amorcer une phase déterminante dans l’évolution du secteur automobile au Maroc, celle de l’implantation de nouveaux équipementiers mondiaux.
Et ces deux dernières décennies, l’industrie automobile au Maroc a été plus performante que jamais. De 2009 à 2014, près de 36 500 emplois ont été créés dans le secteur, soit un accroissement annuel moyen de 12,4%. Depuis, l’automobile se positionne au 1er rang des secteurs exportateurs avec près de 40 milliards de dirhams de chiffre d’affaires à l’export réalisés en 2014, contre 31 milliards de dirhams en 2013. Et plus récemment en 2019, le secteur a atteint les 80 milliards de dirhams de chiffre d’affaires à l’export, avec près de 148 000 postes d’emploi créées entre 2014 et 2019 ! Secteur stratégique dans la politique industrielle nationale, l’automobile place alors le Maroc en tant que 1er Hub de construction sur le continent.
Le positionnement du Maroc en
tant que plateforme de production et d’exportation d’équipements et de
véhicules automobiles est conforté par les implantations de plus de 250 acteurs
nationaux et internationaux, dont des groupes étrangers de renom tels que
RENAULT, SNOP, GMD, BAMESA, DELPHI, YAZAKI, SEWS, SAINT-GOBAIN et plus
récemment PSA Peugeot Citroën. Avec ces constructeurs de renom, le pays a
également su développer un écosystème de relais industriels pour faire monter
en compétence et en valeur ajoutée le secteur
automobile au Maroc. Si le pays avait une capacité de production de 100 000
véhicules par an jusque dans les années 2000, les choses se sont évoluées très
rapidement à la suite de différents plans d’accélérations.
Le secteur automobile au Maroc : premier secteur industriel exportateur durant 7 années consécutives
Malgré le contexte lié à la
pandémie en 2020, l’export automobile a pu générer un chiffre d’affaires de 72 milliards
de dirhams durant l’année, soit une valeur ajoutée de 31,7 milliards de dirhams.
Et au cours de l’année 2021, le Maroc s’est positionné comme étant le deuxième
exportateur de voitures vers l’Union européenne. À noter que pour la 7e année
consécutive, l’industrie de l’automobile
au Maroc demeure à ce jour le premier secteur industriel exportateur du pays.
Le développement de différents
écosystèmes performants gravitant autour de cette activité, et dont le nombre
s’élève désormais à dix, a aussi fait la force du secteur automobile marocain.
Chaque écosystème vise notamment à accompagner l’intégration de commodités, de
nouveaux métiers et de savoir-faire autour des métiers de l’automobile. C’est
ainsi que le Plan d'Accélération Industrielle (PAI, 2014-2020) a permis au secteur automobile Maroc de réaliser un
taux d’intégration de plus de 60%, de monter en gamme, en compétence et en
maturité technologiques, et d’accélérer le développement d’une ingénierie
locale tournée vers l’international. La nouvelle stratégie renforce l’offre de
valeur développée et ancre davantage la destination Maroc dans l’industrie
automobile mondiale. Les logiques d’écosystèmes favorisent une intégration plus
marquée du secteur, ainsi qu’une meilleure organisation de ses acteurs qui
gagnent en compétitivité, en qualité et en réactivité.
Dans le cadre du PAI, le
Ministère a prévu la mobilisation de 1 000 hectares pour la mise en place de
Parcs Industriels Locatifs Intégrés (PIL) avec des locaux clé en main : chaque
parc comprend un guichet unique administratif, un bassin d’emplois de
proximité, des services ad hoc et un dispositif de formation. Parallèlement,
des Plateformes Industrielles Intégrées (P2I) généralistes et sectorielles,
bénéficiant éventuellement du statut de zone franche, garantissent la
disponibilité du foncier à un coût attractif, une offre immobilière et
logistique complète, diversifiée et conforme aux meilleurs standards
internationaux, ainsi que des services sur site et un guichet administratif
unique.
Cependant, l’industrie de l’automobile au Maroc n’est pas totalement à l’abri de
certaines menaces. Entre autres, et plus particulièrement venant de la France dans
un contexte de lutte contre la désindustrialisation, le secteur automobile
marocain pourrait être alerté d'une relocalisation dans l'hexagone de la construction
de certains véhicules…
À titre d’information pour ce qui
est du marché automobile des voitures neuves au Maroc, au terme du mois de
juillet 2021, le marché a affiché une progression de 14,50% comparativement Ã
la même période en 2019. Depuis le début de l'année 2021, ce sont 107.383
véhicules, toutes catégories confondues, qui ont trouvé preneurs. Dans le
segment des véhicules particuliers (VP) la croissance était de l'ordre de
12,89% par rapport à la même période en 2019, et ce avec un volume cumulé de 94
959 immatriculations. Pour sa part, le segment des véhicules utilitaires légers
(VUL) a affiché une progression de 28,49%.