À ses tout débuts vers les années
1940, le secteur du crédit de consommation
au Maroc ne touchait qu’une très faible couche de la population, celle qui
voulait accéder à l’acquisition d’automobiles. Mais au fil du temps, le secteur
s’est largement étendu à d’autres produits. Aujourd’hui, nous y rencontrons,
outre les crédits personnels, les crédits revolving, les cartes privatives et
multienseignes, etc.
Par ailleurs, le métier du crédit consommation Maroc qui était
pratiqué quasi exclusivement par les établissements spécialisés, s’est alors
ouvert à d’autres opérateurs. En somme, le secteur du crédit à la consommation
est investi aussi bien par les banques que par les sociétés de crédit
spécialisées connues sous le nom de « Sociétés de Financement » ou « Sociétés
de Crédit à la Consommation ».
Le crédit consommation s’adresse aussi bien aux
particuliers qu’aux professionnels et entreprises
Pour rappel, le crédit
consommation, également appelles crédit conso, est un crédit accordé à un
particulier par une banque ou un établissement de crédit. Leur clientèle se
compose pour l'essentiel de particuliers. Elle est constituée également de
professionnels et, parfois, d’entreprises. Il faut souligner qu’il n’existe pas
de droit au crédit consommation au Maroc.
Cela signifie qu’une demande de crédit peut toujours être refusée. C’est même
une obligation pour le prêteur, s’il estime que l’endettement de l’emprunteur est
trop élevé et que ce dernier risque d’éprouver des difficultés de
remboursement. À défaut, si le prêteur l’incite à s’endetter au-delà du
raisonnable, cela pourrait lui être reproché. Il existe deux types de crédits à la consommation au Maroc,
comme dans le reste du monde d’ailleurs : le crédit affecté et le crédit non affecté.
Le crédit affecté
La loi de protection du
consommateur9 définit le crédit affecté comme un crédit à la consommation
affecté au financement d'un bien ou produit ou d'une prestation de services
déterminée (article 90). En pratique, ce type de crédit intéresse l’automobile
et les biens d’équipement domestique. Le crédit affecté regroupe ainsi le crédit
automobile (classique ou location avec option d'achat dite LOA), le crédit
d'équipement des ménages (équipements et biens ménagers), et la Mourabaha.
Cette dernière consiste en une opération permettant à un établissement de
crédit d'acquérir, à la demande de son client, un bien en vue de le lui
revendre au coût d'acquisition plus une marge bénéficiaire convenue d'avance.
Le crédit non affecté
Le crédit non affecté est un prêt
proposé directement par la société de crédit ou via son correspondant à la
clientèle, et ce, sous forme de prêt personnel ou de crédit revolving.
Contrairement au crédit affecté, le crédit non affecté consiste en l’octroi par
la société de crédit au demandeur de crédit d’une somme d’argent que ce dernier
peut utiliser à sa guise.
Le secteur du crédit à la consommation au Maroc
n’a pas non plus été épargné par la crise
Traditionnellement dans la
société marocaine, le recours à l’emprunt se faisait davantage dans le cas
d’événements inattendus ou d’une dépense accidentelle due à des cas de force
majeure. L’emprunt était une pratique exceptionnelle qu’on contracte en dernier
recours comme étant le moyen de faire face à une situation imprévue.
Aujourd’hui, le crédit consommation constitue
un élément de la vie quotidienne de nombreux citoyens. Les achats à crédit sont
nombreux, les offres se font de plus en plus souples et les octrois de plus en
plus faciles.
Toutefois en 2020, le marché du crédit consommation du Maroc a
enregistré une nette baisse d’activité durant les neuf premiers mois de
l’année, avec un recul de 3,4 MMDH ou 24,7% des financements par rapport à la
même période de 2019. La production de la période s’est établie à un montant de
10,3 MMDH contre 13,7 MMDH un an plus tôt. À fin septembre 2020, l’encours brut
s’est établi à un montant de 55,6 MMDH, en hausse de 315 MDH ou 1,2%. La part
des créances en souffrance dans l’encours brut ressort à 13,1% à fin juin 2020
au lieu de 10,4% un an plus tôt.
Puis en octobre 2020, le crédit bancaire
s’est accru en glissement annuel de 4,3% avait rapporté la BAM. Cette dernière
avait expliqué que ce recul du crédit bancaire (0,9%) en glissement mensuel
recouvre une baisse des concours à l’équipement de 0,2%, des crédits à la
consommation de 0,4% et des facilités de trésorerie de 1,1%, ainsi qu’une
hausse de 0,4% des crédits immobiliers.
Sur les 12 mois, le crédit consommation au Maroc a
enregistré une décrue de 11,5 % sur un an, avec un montant d’encours total de
40,2 milliards d’euros. Il s’agit de sa baisse la plus marquée depuis 2009.
Toutes les catégories sont concernées, notamment les prêts personnels, les
financements d’automobiles et le crédit renouvelable. Dans un contexte
pandémique, il existe autant de raisons qui expliquent la contraction de ces
types de crédits si l’on ne cite que le manque de visibilité, baisse du pouvoir
d’achat, arrêt de certaines activités et indemnisations par la CNSS, pertes
d’emplois et des organismes de crédit plus regardants sur les critères
d’éligibilité à un prêt, même avec une sortie de crise qui se profile grâce aux
vaccins.
La baisse des taux de crédit consommation au
Maroc reflète un effort de relance engagé par les banques
Le taux annuel effectif global
(TEG), quant à lui, est le coût total d'un crédit, exprimé en pourcentage
annuel et calculé selon les normes fixées par Bank Al-Maghrib (BAM). Le TEG
permet au client de comparer les offres de prêt de différents organismes
bancaires.
Depuis fin septembre 2020, il y a
eu une chute remarquée des taux de crédits débiteurs appliqués par les banques
marocaines. Dans l’ensemble, ils ont baissé de 28 points de base (pbs) à 4,3%,
ce que rapporte la BAM. Pour ce qui est des crédits concernant particulièrement
les consommateurs, les taux ont reculé de 43 pbs à 4,79% pour les crédits
immobiliers et de 62 pbs à 6,47% pour le taux
crédit consommation Maroc. Les crédits consommations enregistrent même la
chute la plus importante, et se montrent sous les meilleurs taux de crédits consommation au Maroc de ces dernières
années.