Malgré le spectre de la sécheresse
qui plane toujours sur le secteur agricole et plus particulièrement sur les
cultures céréalières, les dernières prévisions du Centre Marocain de
Conjoncture tablent sur une croissance de l’économie marocaine en termes réels
de 4,2%.
Les dernières précipitations ont
apaisé les esprits et ont redonné espoir aux agriculteurs pour reprendre leurs
activités, mais le pari d’une bonne campagne agricole n’est pas pour autant
gagné. « En dehors des répercussions négatives qu’engendrerait une campagne
agricole relativement sèche, les secteurs de l’industrie, des mines, du
commerce et des services, qui aujourd’hui adoptent une attitude sereine et
confiante, contribueraient favorablement à la tendance de sortie de crise de
l’économie » annoncent les
conjoncturistes.
À la faveur de la politique
budgétaire bien orientée retenue dans la Loi de finances et du comportement
engagé et vigoureux des investisseurs privés aussi bien nationaux qu’étrangers,
ces activités connaîtraient aux termes de 2023 une croissance notable.
En effet, la LF 2023 anticipe une
formation brute de capital fixe du secteur public de 300 Mds de DH dont 95,5
seraient réalisés par le budget de l’Etat, environ la moitié de cet
investissement global serait l’œuvre des entreprises et établissements publics
soit 140,5 milliards de dirhams, 45 milliards par le Fonds Mohamed VI pour
l’investissement et 19 milliards de dirhams reviendraient aux collectivités
territoriales.
Mais du côté de la demande des
ménages, la consommation resterait affectée par un pouvoir d’achat érodé par la
surchauffe des prix.
Cet handicap serait attenué par les
programmes des pouvoirs publics concernant principalement le grand chantier de
la couverture sociale, la régulation du marché du travail, le développement des
services publics et l’orientation des politiques macroéconomiques pour soutenir
l’activité et promouvoir l’emploi.
Le Budget 2023 prévoit un appui conséquent à la demande des ménages par les subventions des prix accordées aux produits de grande consommation à travers la caisse de compensation, les charges de la caisse devraient, selon les prévisions retenues dans le projet, culminer à 26 Mds de DH.
Après les multiples crises
sanitaire, alimentaire, pétrolière, politique et géostratégique qui ont
traversé le monde l’une après l’autre ou d’une manière concomitante, l’année
2023 se présente comme un point de non-retour à ce que les économies du monde
entier étaient avant 2019.
Le creusement des écarts entre pays
développés, émergents et en développement, la famine qui marginalise une
importante population de la planète, le poids exorbitant de la dette, la
flambée des prix, la récession qui se généralise et s’éternise… se sont autant
de facteurs et de phénomènes qui ont abouti à cette situation inquiétante et Ã
cette rupture.