Le Centre marocain de conjoncture
(CMC) a publié son dernier numéro mensuel, «Maroc Conjoncture» (n° 355),
consacré à l’économie numérique et son impact sur le marché de l’emploi. Ce
dossier traite, entre autres, les enjeux et les impacts multiformes de
l’économie numérique sur l’emploi. Selon le centre, l’accélération digitale
soulève des questions cruciales quant à son impact sur l’emploi. D’une part,
certaines publications évoquent le retour de la crainte séculaire du chômage
technologique. D’autre part, les inégalités et la qualité de l’emploi sont des
préoccupations grandissantes.
«Si la première crainte est Ã
relativiser, la numérisation peut transformer le contenu des emplois sans pour
autant les détruire. Toutefois, la polarisation croissante de l’emploi pose des
défis en termes d’inégalités et de cohésion sociale», lit-on dans le rapport.
En outre, le développement des
plateformes numériques de travail représente à la fois une opportunité et un
défi pour les travailleurs et les entreprises. Tout cela nécessite une
concertation politique internationale pour relever ces défis. En somme, ce
numéro spécial de « Maroc Conjoncture» met en lumière les enjeux et les défis
de l’économie numérique pour le marché de l’emploi au Maroc.
Une singularité inquiétante et
inflationniste
L’ère post-Covid est marquée par une
singularité inquiétante et inflationniste. En effet, les crises multiformes qui
ont frappé l’économie mondiale, notamment la dépression causée par la crise
sanitaire du coronavirus, ont perturbé le monde de l’économie de manière
radicale et ont engendré des changements profonds. Les paradigmes et les
théories des économistes ont été ébranlés, entraînant une déviation temporaire
et salutaire de leur route asphaltée vers un bas-côté.
Les chocs récessifs causés par ces
crises ont été si intenses que les pays du monde entier ont adopté des
politiques budgétaires contra-cycliques généreuses et des politiques monétaires
accommodantes pour faire face aux répercussions négatives sur leur économie.
Contrairement aux politiques
restrictives et prudentes du passé, les normes théoriques et les limites à ne
pas franchir pour la dette et le déficit budgétaire ont atteint des niveaux
sans précédent. Cette approche a suscité des inquiétudes quant à l’inflation et
à l’impact sur les marchés financiers mondiaux.
Accélération des échanges
commerciaux
En 2022, les échanges commerciaux du
Maroc ont connu une croissance significative en valeur par rapport à 2021, en
grande partie due à l’augmentation des prix des produits sur les marchés
internationaux. La plupart des secteurs ouverts sur l’extérieur ont enregistré
des taux de croissance élevés. Les importations ont été largement influencées
par la facture énergétique et les produits d’équipement, tandis que les
acquisitions d’autres produits étrangers ont également augmenté.
Les exportations ont été tirées vers
le haut par les phosphates et dérivés ainsi que par l’activité de l’automobile.
Malgré la persistance de certaines
contraintes qui pèsent sur la croissance économique mondiale, les échanges
commerciaux ont connu une accélération sans reculer. Cependant, cette
croissance n’a pas permis d’améliorer le solde commercial du pays, qui s’est
encore dégradé.
La perception des opérateurs en
amélioration
D’après les membres du CMC, les
opérateurs économiques opérant dans divers secteurs d’activité, tels que les
industries manufacturières, extractives, énergétiques et environnementales, la
construction, le commerce de gros et les services marchands non financiers, ont
observé une amélioration de leur perception entre le dernier trimestre de 2022
et le premier trimestre de 2023.
Cette amélioration est due à une
perspective de croissance économique accrue pour l’année 2023, ainsi qu’à la
mise en place de réformes économiques importantes.
Parmi ces réformes, la nouvelle
Charte d’investissement est cruciale, car elle associe des mesures de soutien Ã
l’investissement (y compris sectorielles et régionales) à des initiatives visant
à améliorer le climat des affaires. De plus, le Fonds d’investissement Mohammed
VI, doté de 45 milliards de DH, a été activé pour accompagner l’investissement
privé dans certains secteurs stratégiques pour l’économie marocaine.