L’Observatoire privé et indépendant
de l’économie marocaine a choisi, cette fois-ci, de braquer ses projecteurs sur
la stratégie d’exportation à moyen-long terme au Maroc, à travers le thème du
jour : « Le modèle d’exportation à l’horizon 2025 : transformation
structurelle, diversification et innovation ».
La réflexion concernant cette
problématique n’est pas nouvelle, a d’emblée indiqué son président, Habib El
Malki, notant qu’elle constitue même un axe principal de sa contribution au
débat économique national depuis plusieurs années. Et de rappeler la publication
de plusieurs communications et études concentrées au commerce extérieur et aux
accords de libre-échange.
Pour le président du CMC, les
analyses et réflexions menées au fil des années par le Centre marocain de
conjoncture ont abouti à un constat, actuellement longuement partagé aussi bien
par les décideurs publics que les opérateurs économiques, particulièrement du
privé : «Le modèle de croissance actuel, qui est centré sur la demande
intérieure, a fini par montrer ses limites intrinsèques ».
Un exemple qui traduit ce constat :
«Depuis une dizaine d’années, le taux de croissance au Maroc évolue autour de
la moyenne de 3,5% par an », a-t-il souligné.
Insistant sur l’épuisement graduel
du potentiel de croissance, Habib El Malki a également attiré l’attention des
participants sur le fait que « le marché intérieur est relativement exigu, il
est étroit aussi bien par sa taille que par son pouvoir d’achat ». Ce qui, Ã
l’entendre, devrait inciter à une révision des options stratégiques présidant
au modèle de développement dans sa globalité.
Ainsi, « un modèle de développement
orienté vers l’export s’impose comme l’alternative la plus adoptée au nouveau
contexte d’ouverture et de globalisation des économies », a-t-il soutenu. Ce,
avec toutes ses implications quant aux priorités en matière de politique
économique et aux déterminants relatifs au positionnement à l’international.
Dans ce cas, comment pourrait-on
rattraper le retard et faire de l’économie marocaine une économie fortement
exportatrice, c’est-à -dire une économie compétitive ?
« Nous pensons au niveau du Centre
que le concept de transformation structurelle représente une véritable boîte Ã
outils », a indiqué le fondateur du CMC, notant que ce concept implique la
réalisation d’une économie par la diversification productive. Entendu : la
modernisation de l’économie et l’amélioration des infrastructures.
Pour toutes ces raisons, la voie
devant conduire à un nouveau modèle implique l’engagement de l’économie
marocaine, plus que par le passé, dans un effort global d’industrialisation. «
Sans industrialisation, il ne pourra
y avoir une véritable force de frappe exportatrice. Ceci est largement confirmé
par le niveau stationnaire de la part de l’industrie dans le PIB où il évolue
aux alentours de 14%. C’est un taux qui reste relativement faible ».
Par contre, le secteur des services
et activités assimilées représente plus de la moitié de la valeur ajoutée. Dans
tous les cas, la somme de ces taux tend à expliquer largement pourquoi la
productivité au Maroc reste relativement faible et le système productif limité.
Mais au-delà de ce constat, qui
semble très réaliste et objectif, « il semble que le Plan d’accélération
industrielle (PAI), engagé ces dernières années, a donné des résultats probants
que nous considérons comme encourageants, particulièrement dans les secteurs
porteurs de nouvelles dynamiques », a admis Habib El Malki.
Il a estimé que « l’évolution de ce
plan montre la voie à suivre pour la restructuration de l’économie et la
diversification des produits et des marchés ».
Poursuivant ses analyses, Habib El
Malki a également indiqué que la transformation industrielle et structurelle
est intimement liée à l’industrialisation et que c’est la condition
indispensable au développement des débouchés à l’extérieur.
« Sans cette mise en relation entre
la transformation structurelle via l’industrialisation, il serait extrêmement
difficile de faire de notre économie, une économie largement exportatrice.
Parce que les contraintes de la globalisation imposent non seulement
l’ouverture mais aussi la compétitivité », a-t-il conclu.
A noter que plusieurs intervenants
ont apporté leurs contributions sur le thème du jour lors de cette journée. Ils
représentaient la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM),
l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX), le Haut-commissariat au plan
(HCP), la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), l’Office
des changes, le Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales
(GIMAS) ainsi que des entreprises qui ont partagé leurs succes story à l’instar
de l’OCP et SOMACA.