Le produit intérieur brut (PIB) est l'indicateur le plus retenu pour évaluer la production de biens et services d'un pays pendant une année. Il illustre l'importance de l'activité économique d'un pays et s'agit d'un indicateur souvent retenu lorsque l'on veut faire des prévisions à court et à moyen terme sur la situation économique.
Durant les deux dernières décennies, il faut admettre que le Maroc a réalisé de considérables progrès économiques et sociaux à travers de nombreuses mesures garantissant la stabilité macro-économique, accompagnées par de grandes réformes structurelles ainsi que d’importants investissements publics.
Il en résulte une forte croissance de l’économie marocaine qui se traduit par de véritables avancées dans l’éradication de l’extrême pauvreté, l’augmentation de l’espérance de vie, l’accès plus large aux services publics essentiels et le développement de nombreuses infrastructures publiques. Ces améliorations ont permis au Maroc de réduire l’écart entre les conditions de vie de sa population et celles des pays du sud de l’Europe, notamment. Depuis la fin des années 80, la croissance du PIB par habitant s’est accélérée pour atteindre 3,2 % par an en moyenne. Le PIB du Maroc a connu un taux de croissance annuel moyen de 4% sur la dernière décennie et a atteint 122 milliards de dollars en 2019.
Évolution du PIB Maroc avant la pandémie du Covid-19
Entre 1960 et 2000, l’économie marocaine a progressé en terme réel à un taux d’accroissement annuel moyen de 4.2%. Sur la même période, la population s’est accrue de 2,2% annuellement. Le résultat est que le PIB par habitant qui était de 591 dollars en 1960 s’est élevé à 1234 dollars en 2000, soit un rythme annuel de croissance de près de 1,8%. La performance de l’économie marocaine mesurée par cet indicateur de la richesse de la nation et du niveau de vie de la population reste de loin insuffisante comparée aux potentialités réelles du pays et comparée également à celles des autres pays ayant été au même niveau de développement que le Maroc en 1960.
Au cours de la décennie 2000, la volatilité de la croissance économique du Maroc a diminué, indiquant une convergence des dynamiques macroéconomiques vers des sentiers de croissance durables. Cette période a été marquée par une réduction substantielle de la dette publique et un faible niveau d’inflation (1,9 % en 2013). Ainsi, le retard de croissance observé jusque dans les années 1990 a été en grande partie compensé.
À la fin des années 90, l’objectif de stabilité macroéconomique a été atteint. Le déficit budgétaire a été ramené de 10,1 % du PIB Maroc en 1980 à 3,5 % en 1990. En 1999, les finances publiques ont enregistré un excédent équivalent à 0,9 % du PIB. L’inflation a été réduite de 3,9 % en 1989 à 0,7 % en 1999. La dette globale a diminué, passant de 104,7 % du PIB en 1990 à 91 % en 1999 et l’encours de la dette extérieure est passé de 77,9 % du PIB du Maroc en 1990 à 51,4 % en 1999. Ainsi, au début de la décennie 2000, les équilibres macroéconomiques étaient rétablis et ont été maintenus durant la phase d’accélération de la croissance entre 2000 et 2007. En effet, en 2001 et dans un contexte de contre-performance du secteur agricole, de morosité de la conjoncture internationale, l'économie marocaine a enregistré un taux de croissance estimé à 6,5 % contre 1 % en 2000, 5,2 % en 2002, 6,5 % en 2003 et plus de 8 % en 2006.
L'accélération du rythme d'évolution du PIB Maroc au cours de la période 2006-2012 est attribuable à la contribution significative du secteur tertiaire, située à 2,7 points de croissance en moyenne sur cette période. Ce secteur, dont la part dans la valeur ajoutée totale a progressé de 1,1 point entre les deux dates, a enregistré une croissance moyenne de 5% et 4,9% par an, respectivement, durant les périodes 2006-2012 et 1999-2005.
Les prévisions de croissance économique post Covid
Comme pour la majorité des pays à travers le monde, le choc soudain de la COVID-19 a entraîné l’économie dans une abrupte récession, la première depuis 1995 pour le Maroc. Le FMI avait prévu une contraction du PIB Maroc de 7,2 %, en raison du confinement sanitaire qui s’est superposé à la mauvaise campagne céréalière due à une sècheresse récurrente. Il faut noter que l’économie marocaine s’était contractée de 8,7 % au troisième trimestre 2020 (contre -14,9 % un trimestre plus tôt). Plusieurs facteurs aggravants se sont superposés au fort ralentissement de la majeure partie de l’activité économique pendant le confinement (80 jours) : la sensibilité de l’économie marocaine à la demande européenne (moteur des principaux écosystèmes industriels marocains) et la sécheresse persistante, ayant plus que divisé par deux les rendements céréaliers (repli du PIB agricole escompté à –5,0 %). Le FMI s’attend néanmoins à ce que la croissance du PIB rebondisse en 2021 à 4,5 %, sous l’hypothèse que les effets de la sécheresse et de la pandémie s’estompent.
De son côté, la Banque mondiale avait prévu un scénario de base dans lequel le PIB réel diminuerait de 4 % en 2020, bien loin de l’augmentation de 3,6 % qu’elle avait prévue avant l’irruption de l’épidémie. Pour la Banque mondiale, le redressement économique qui suivra l’épidémie sera long, la croissance ne revenant à sa tendance antérieure à l’épidémie qu’en 2022. Toutefois, après une première constatation du premier trimestre 2021, la Banque mondiale a relevé légèrement sa prévision de croissance économique pour le Maroc, et anticipe désormais une croissance de 4,2% contre sa prévision initiale de 4%. La Banque mondiale basait sa nouvelle prévision sur les bonnes perspectives de la campagne agricole, l’évolution de la campagne de vaccination, la politique monétaire accommodante du pays et le maintien de la relance budgétaire. La croissance du PIB réel devrait alors rester légèrement supérieure à sa tendance d'avant la pandémie au cours de la période de projection, car l'écart de production se réduit progressivement et les réformes en cours commencent à avoir un impact. L’inflation devrait atteindre, selon la banque, 1,1% en 2021 contre 0,7% en 2020. Quoi qu’il en soit, autant la Banque mondiale que le FMI saluent la réponse du gouvernement à la crise et l’intention des autorités de soutenir la reprise en 2021. De son côté lors de son dernier conseil, Bank Al-Maghrib (BAM), elle, a anticipé une croissance de 5,3% de l’économie marocaine, soit la prévision la plus optimiste faite jusqu’à présent...