Il s'agit également du "Secteur
productif: un contexte global contraignant", "Crédit bancaire en
2023: une progression soutenue malgré le contexte inflationniste",
"Climat des affaires : état des lieux et perspectives d'évolution",
"Notation de l’économie marocaine : un modèle de croissance qui peine Ã
trouver ses marques", "Perspectives économiques 2023 : croissance
anticipée de 4,4%", et "Cadrage macroéconomique 2024 : croissance
attendue de 4,7%", rapporte la MAP.
Abordant le volet du commerce
international dans le contexte d’une crise mondialisée, le rapport relève que
le commerce des marchandises, plus résilient que prévu, a crû de 2,7% en 2022.
En valeur, le commerce de marchandises a progressé de 12%, reflétant la hausse
des prix, notamment de l’énergie mais aussi des produits agricoles et
manufacturés, tandis que le commerce des services a augmenté de 15%. Tous les
services, y compris le transport et le voyage ont progressé.
En prévision, la croissance du
commerce devrait ralentir à 1,7% en 2023 selon l’OMC, freinée par la guerre en
Ukraine, l’inflation durablement élevée, une politique monétaire plus
rigoureuse et l’incertitude financière. Les prévisions sont entourées
d’importants risques de détérioration, y compris les tensions géopolitiques croissantes,
l’insécurité alimentaire mondiale, la possibilité de répercussions imprévues du
durcissement de la politique monétaire, les risques affectant la stabilité
financière et l’augmentation des niveaux de dette.
Par ailleurs, le CMC indique que les
impacts de ces tendances sur les exportations et l’économie du Maroc empruntent
deux directions opposées, sans que leur bilan ne soit facile à établir. La
relative faiblesse des importations européennes, les tensions sur les marchés
des produits de base, énergétiques et alimentaires, présentent des menaces,
tandis que le rebond attendu du marché automobile et la forte reprise du
tourisme sont des facteurs favorables.
Pour ce qui est des flux des
échanges extérieurs, le CMC souligne qu'ils ont enregistré une forte expansion
pour la deuxième année consécutive après le repli causé par la pandémie. Cette
évolution, qui concerne aussi bien les flux des exportations que des
importations, tient à la consolidation progressive du rythme de croissance sur
le plan international, conjuguée à l’effet de la forte hausse des prix des
produits échangés.
Du côté des exportations, la valeur
des ventes à l’extérieur a totalisé 428,6 milliards de dirhams (MMDH) au terme
de l’année 2022 contre 329,4 MMDH une année auparavant, enregistrant ainsi une
hausse de 30,1%. En ce qui concerne les importations, les achats à l’extérieur
ont atteint 737,4 MMDH au terme de l’exercice 2022, en accroissement de 39,5 %.
Le regain de dynamisme des échanges
a induit par ailleurs une forte dégradation de l’équilibre commercial, précise
le rapport.
Le déficit commercial cumulé au
terme de l’exercice 2022 a atteint le niveau record de 308,8 MMDH, soit 55% de
plus par rapport à l’exercice précédent. Le creusement du déficit commercial se
trouve cependant quelque peu atténué par le comportement favorable des autres
composantes du compte courant, notamment les échanges de services et les
transferts de revenus.
Sur un volet relatif au marché du
travail, le CMC note que c'est un sujet central dans l’économie du pays et dans
la réalisation du bien-être de sa population. Il est réputé pour sa complexité,
caractérisé par sa diversité des secteurs d’emploi, sa population active
hétérogène et son dynamisme en constante évolution. Un marché du travail sain
est le passage obligé pour assurer une croissance économique durable, réduire
la pauvreté et améliorer le bien-être social.
Cela étant, il est confronté Ã
plusieurs défis inhérents à la faible participation des femmes, au taux de
chômage élevé parmi les jeunes, à la prédominance de l’emploi informel et au
manque de travailleurs qualifiés.
Dans cette conjoncture atypique où
les déséquilibres post-pandémie se dédoublent, des effets de la crise
inflationniste, le Maroc se trouve, à l'instar de la plupart des pays, confronté
au dilemme classique de politique économique, celui du dosage pertinent entre
relance de l’activité et stabilisation des prix.
En ce qui concerne le secteur
productif, le rapport affirme qu’après la crise sanitaire, le secteur productif
marocain a fait face à de nombreux défis en 2022 notamment les conditions
climatiques très défavorables, les conséquences du conflit entre la Russie et
l’Ukraine et la hausse des prix des matières premières. En dépit de ce contexte
difficile, certaines activités ont réalisé de bons résultats, à leur tête le
secteur du tourisme, ajoute le rapport.
D'après le CMC, la croissance ne se
présenterait pas sous de bons auspices en 2023: la hausse du PIB ne devrait
guère dépasser les 2,4% selon les dernières estimations de Bank Al-Maghrib. Si
bien que dans ce contexte incertain frappé du sceau de la persistance des
tensions inflationnistes (6,2% en 2023 contre 6,6% en 2022), le système
financier se trouve donc confronté au dilemme suivant: comment pourvoir aux
besoins du secteur productif en liquidités tout en évitant d’alimenter les
dérapages inflationnistes ?
Le climat des affaires, pour sa
part, joue un rôle crucial dans le développement économique par son impact
certain sur l’attrait des investissements, la création d’entreprises, la
compétitivité et la croissance économique. L’attrait des investissements
directs étrangers (IDE), nécessite l’intéressement des capitaux, le transfert
des technologies, le renforcement des compétences et des connaissances au
bénéfice des entreprises locales, poursuit le CMC.
L’économie marocaine a su rapidement
rebondir après la pandémie.
En 2021, la croissance de son PIB a enregistré une hausse de 7,9%, soit au-dessus de la région MENA (3,7% pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient) et de l’économie mondiale (6%). Ce rebond économique a permis au Maroc de retrouver son niveau de richesse d’avant-crise Covid-19.
Mais l’année 2022 fut marquée par
une succession de chocs d’offre, d’origine à la fois exogène (guerre en
Ukraine) et interne (sécheresse), qui est venue altérer la dynamique observée,
rappelle le rapport.
Dans la même lignée, le rapport
estime que les perspectives de l’économie du Maroc pour l’exercice 2023
seraient déviées de leur véritable trajectoire de reprise et devraient être
contrariées par la jonction d’un certain nombre de facteurs aussi bien d’ordre
interne qu’externe. Il s’agit entre autres, du déficit hydrique qu’a connu
l’agriculture, du mouvement récessif de l’économie mondiale, de l’embrasement
des prix, des ruptures des chaînes d’approvisionnement, des retombées négatives
de la guerre russo-ukrainienne et l’embargo économique des pays occidentaux
envers la Russie et aussi des effets que pourraient provoquer douze mois de
resserrement de politique monétaire.
L’année 2024 connaîtrait une croissance de 4,7%, un scénario exploratoire établi sur la base des tendances de quelques variables macroéconomiques et sur les intentions des agents économiques et les appréciations des opérateurs. Ces anticipations augurent-elles d’une véritable reprise qui se prépare ou constituent-elles un simple nivelage croissance ? Conclut le rapport.