Métiers mondiaux du Maroc : Offshoring, Automobile, Aéronautique...

Durant la dernière décennie, le Maroc s'ouvre sur des nouveaux métiers mondiaux pour construire un secteur industriel fort et compétitif au niveau mondial
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Posté Le : Lundi 21 juin 2021

Signé le 13 février 2009 à Fès, le pacte national pour l'émergence industrielle est un contrat programme visant à développer l'industrie au Maroc à travers le développement des métiers mondiaux du Maroc, à mettre à niveau le tissu de PME marocain, à améliorer la formation professionnelle et le climat des affaires. Le pacte national a alors défini 6 métiers mondiaux du Maroc : l’offshoring, l’automobile, l’aéronautique, l’électronique, les textiles et cuirs et l’agroalimentaire. Si certains de ces secteurs, comme le textile, sont des secteurs traditionnels d’exportation, d’autres comme l’aéronautique, l’automobile ou l’offshoring sont des nouveaux métiers pour le Maroc.

Le Maroc a ainsi érigé en choix stratégique les métiers mondiaux. Compte tenu des indicateurs depuis la signature du pacte national pour l’émergence industrielle, force est de constater que les métiers mondiaux du Maroc affichent de belles performances tant au niveau des exportations qu'en termes d'attractivité des investissements. Néanmoins, les effets de la crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19 n’ont pas épargné ni aucun pays ni aucun secteur. L’élan de croissance qu’avaient enregistré les métiers mondiaux du Maroc des années durant a ainsi connu un certain coup de frein.

Durant la dernière décennie, les métiers mondiaux du Maroc passent de performance en performance

Quelques années à peine après la signature du pacte national pour l'émergence industrielle, les exportations des secteurs des nouveaux métiers du Maroc montraient un réel dynamisme alors que parallèlement les exportations traditionnelles affichaient une baisse. Le bond des exportations ainsi que l'implantation continue dans le Royaume de géants de l'automobile, de l'aéronautique et bien d'autres secteurs ont confirmés, de jour en jour, la pertinence de cette stratégie, et consacrent la position du Maroc en tant qu'acteur incontournable en Afrique et dans le pourtour euro-méditerranéen.

Les métiers mondiaux Maroc ont alors réalisé un niveau d'exportations qui frôle 80 milliards de dirhams (MMDH) en 2017, contre 73,4 MMDH en 2016 et 46,8 MMDH en 2013, soit une croissance annuelle moyenne de 14,3% au cours de la période 2013-2017. Une performance qui s'explique par le bon comportement des ventes de tous les secteurs concernés, notamment l'automobile, l'aéronautique et l'électronique.

Parmi les nouveaux métiers mondiaux du Maroc, le secteur de l'automobile est celui dont les exportations sont les plus importantes. Entre 2007 et 2018, les exportations du secteur de l'automobile sont passées de 14,7 MMDH à quelque 64,4 MMDH, soit une variation moyenne annuelle de 14,5% et doublant ainsi sa part dans le total des exportations. Pour ce qui est du secteur de l’électronique et toujours en 2018, les exportations se sont élevées à environ 14 MMDH contre 3,1 milliards en 2007 (+14,7% en variation moyenne sur la même période). Quant à l’électronique, le secteur a exporté pour environ 9,8 MMDH, avec une progression annuelle de 2,6% sur la même période 2007-2018.

En somme, bien qu’il y ait eu des effets conjoncturels liés à la précédente crise économique dans les pays européens, on pouvait constater une vraie tendance de long terme qui s’est émergée au Maroc, avec la montée en puissance de la production des nouveaux secteurs d’exportation, dont notamment l’automobile et l’aéronautique.

L’impact de la crise sanitaire du Covid-19 sur les métiers mondiaux du Maroc

Comme il a été dit dans le paragraphe précédent, le Royaume n’a pas aussi échappé aux conséquences néfastes du Covid-19, et particulièrement sur les secteurs clés de l’exportation, du domaine des métiers mondiaux du Maroc.

Au premier semestre de 2020, les exportations du secteur de l'automobile étaient des plus régressées, avec un repli de 39% pour s'établir à 17,2 MMDH. Essentiellement, cela était dû au recul des ventes des segments de la construction automobile (-45,7%) et du câblage (-44,7%) en raison de l'arrêt des activités des sites de Renault et PSA et de la baisse de la demande en provenance de l'Europe, fortement touchée par la crise sanitaire. Les exportations du secteur de textile et cuir n’ont pas été non plus épargnées, elles se sont infléchies de 28,3% à 9,1 MMDH, en rapport avec la baisse des ventes des vêtements confectionnés (-32,2%) et de celles des articles de bonneterie (-30%). Pour ce qui est des exportations des secteurs de l'électronique et électricité et des « autres extractions minières », elles ont affiché des baisses respectives de 1,9 % et 30% pour s'établir à 3,2 MMDH et 933 millions de dirhams. Pour leur part, les expéditions du secteur aéronautique ont enregistré un repli de 33,9% à 3,7 MMDH, sur fond de recul des exportations relatives à l'assemblage de 32,1% et à l'EWIS de 36,4%.

Néanmoins, les échanges extérieurs de biens dans leur globalité ont bouclé l’année 2020 sur une baisse moins prononcée des importations et des exportations, entraînant un allègement de 23,1% du déficit du commerce de marchandises, alors que la balance des échanges de services a accusé une détérioration de 31,2% de son excédent. Le taux de couverture des importations par les exportations s’établit à 62,4% en 2020, enregistrant une amélioration de 4,5 points sur un an. Selon les chiffres de l’Office des changes qui reflètent un impact mitigé de la crise sur ces secteurs, les expéditions automobiles ont totalisé 72,716 milliards de dirhams (MMDH) en recul de 9,3%. Le secteur de l’aéronautique, le plus durement touché, s’est inscrit en baisse de 28,9%. Le textile et cuir a reculé de 19,2%, l’électronique et électricité de 0,8%, tandis que les exportations de l’agriculture et l’agroalimentaire ont augmenté de 0,7%.

Et avec la relance économique, la plupart de ces secteurs ont renoué avec la croissance au premier trimestre 2021. Le secteur automobile à lui seul affichait déjà un rebond de 38,9%, avec des exportations chiffrées à 22,602 MMDH. Les ventes du secteur électronique et électricité ont aussi bondi de 21,5%. Pour ce qui est de l’emploi concernant les métiers mondiaux du Maroc, près de 96% des postes d’emploi dans le domaine de l’industrie ont été récupérés.