Le Maroc s’est engagé dans
l’effort international de réduction des émissions de gaz à effet de serre, en
signant l’Accord de Paris pour le climat en 2015. Le gouvernement marocain a en
effet décidé de préparer l’après-pétrole à l’aide de l’énergie renouvelable, mais aussi dans l’objectif d’améliorer le
bilan carbone. Il est d’ailleurs à souligner que depuis 2009, le Maroc a adopté
une stratégie énergétique qui a fixé pour objectif, la montée en puissance des
énergies renouvelables, le renforcement de l'efficacité énergétique et
l'intégration régionale.
Aujourd’hui, on peut dire que le Royaume
est sur la bonne voie pour devenir indépendant des importations d'énergie
étrangères et réduire considérablement les prix de l'électricité à la
consommation grâce à une politique de transition énergétique ambitieuse et des
investissements massifs dans le domaine de l’énergie renouvelable Maroc. Le pays se classe ainsi actuellement au
quatrième rang mondial du prestigieux classement de l’indice de performance du
changement climatique, un classement basé sur l’émission de GES (gaz à effet de
serre), la consommation d’énergie et la politique climatique. Chaque projet d’énergie renouvelable au Maroc y
apporte son lot de contribution.
Les ambitions du Maroc en matière d’énergie renouvelable
Depuis le début du 20e siècle, une croissance continue de la demande en énergie a été constatée au Maroc. Cette croissance est notamment due au processus d’industrialisation en développement, à l’essor de l’économie nationale et à l’augmentation du niveau de vie de la population. Rien qu’en 2018, l'électricité couvrait 17,2 % de la consommation finale, dont la production est dominée à environ 80% par les énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole), et les énergies renouvelables assurent à près de 19% de la production (hydraulique, éolien, solaire).
Il faut dire que le domaine de l’énergie renouvelable s’est développé rapidement en grande partie grâce au soutien de l’État, si l’on ne cite que les projets d’éolien qui sont passés de 2,8 % en 2010 à 11,6 % en 2019.Bien que la part des énergies renouvelables au Maroc ne représente que 34% de la puissance marocaine installée actuelle, elle est appelée à croître drastiquement. Après tout, la stratégie énergétique adoptée en 2009 a été déclinée en feuilles de route avec des objectifs à court, moyen et long termes, accompagnée d'une vision claire de réformes législatives, règlementaires et institutionnelles. Ainsi entre autres, l'objectif fixé à l'horizon 2020 était de porter la part des énergies renouvelables à 42% de la puissance électrique installée. Pour atteindre cet objectif, des programmes intégrés visant l'installation de 6000 mégawatts de sources renouvelables ont été lancés : 2000 mégawatts pour l'énergie éolienne, 2000 pour l'énergie solaire et 2000 mégawatts pour l'énergie hydroélectrique.
Et ces dernières années, le
Royaume a récemment revu à la hausse ses ambitions en matière de déploiement
des énergies propres. Ainsi en 2020 à l’initiative du Roi Mohammed VI, le
gouvernement a décidé d’accélérer le déploiement de l’énergie renouvelable Maroc. Pour y parvenir, le Maroc s’activerait
davantage sur la recherche scientifique dans le secteur de l’énergie,
développerait des partenariats internationaux stratégiques et accompagnerait
l’industrialisation de sa production renouvelable. Afin de contribuer à la mise
en place de différentes capacités de production additionnelles, le Maroc a
envisagé de lancer plusieurs projets solaires dans le courant de l’année.
L’Agence Marocaine des Énergies Renouvelables (MASEN) avait annoncé que le
déploiement de 1000 mégawatts de projets solaires était en cours de planification,
notamment dans le cadre du programme solaire Noor.
Les énergies renouvelables profitent de perspectives très favorables au
Maroc
À l’heure actuelle et après la
pandémie de la Covid-19, le Maroc a lancé une série d’initiatives pour
poursuivre le développement de l’énergie
renouvelable sur tout le Royaume. Ainsi lors des travaux de la 11e
Assemblée de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA)
qui s’est tenue au premier trimestre de 2021, il a été rapporté qu’il n’y a pas
eu de véritables effets significatifs de la pandémie sur le secteur des
énergies renouvelables au Maroc, et que chaque projet d’énergie renouvelable programmé s’est poursuivi, notamment
des projets éoliens, solaires ou hydroélectriques.
Ainsi jusqu'à aujourd’hui, près d’une
cinquantaine de projets en énergies renouvelables ont été réalisés avec un
investissement global d’environ 52,2 milliards de dirhams. Entre autres, le
pays dispose d’une usine de pales éoliennes à Tanger, qui a nécessité un
investissement de 100 millions d’euros, avec à la clef 750 emplois et trois
sociétés d’assemblage de photovoltaïque à Tanger, Skhirate et Casablanca. Les
projets existants, en cours d’exploitation, ont contribué à répondre de manière
concrète à la demande en énergie électrique. La capacité totale des énergies
renouvelables totalise actuellement 3700 mégawatts, soit une part de 35% dans
le mix électrique national, tandis que sa contribution à la satisfaction de la
demande en énergie électrique s’est élevée à environ 20%, ce qui a favorisé une
baisse du ratio de dépendance énergétique de 97,5% en 2009 à 90,5% en 2021.
Pour ce qui est des nouveaux
projets, ils comprennent la programmation d’une capacité supplémentaire de 3880
mégawatts issue de sources renouvelables pour la période de 2021 à 2024, ainsi
qu’une autre capacité supplémentaire de 5400 mégawatts pour la période
2025-2030, en plus d’un programme intégré visant à soutenir l’ensemble des
stations de dessalement comprenant des unités de production d’énergies
renouvelables.
En vue de favoriser un tissu
industriel national sans carbone et d’assurer sa compétitivité et le flux de sa
production destinée l’exportation, ces nouveaux projets dans le domaine des
énergies renouvelables vont aussi tenir compte de l’approvisionnement des zones
industrielles nationales en énergie
renouvelable. Il faut noter qu’en début de l’année, il a été également
procédé au lancement d’un appel d’offres par le ministère et l’Agence marocaine
de l’énergie durable qui cible les petites et moyennes entreprises (PME) pour
mettre en œuvre un programme d’énergie solaire photovoltaïque, d’une capacité
totale d’environ 400 mégawatts.