Le Centre marocain de conjoncture
(CMC) vient de dévoiler sa dernière publication mensuelle, au titre du mois
d’avril 2021, portant sur la crise sanitaire et le climat social. Dans son
analyse, le CMC s’est penché sur six grands axes majeurs, le travail et
dialogue social face à la crise, les perspectives d’une reprise de l’activité
sur le marché du travail et le contexte socioéconomique des entreprises. Ainsi,
le CMC rappelle que la crise de la Covid-19 a lourdement impacté le marché du
travail et révélé ses dysfonctionnements. Quant au dialogue social, il a
contribué, notamment en Europe, à apporter des solutions aux défis et a montré
son efficacité pour répondre aux enjeux futurs du marché du travail. Parmi ces
enjeux, on retrouve la numérisation et le besoin consécutif de formation, le
changement climatique et le développement de formes atypiques de travail qui
doivent bénéficier de protection sociale, souligne le CMC. «Ce sont autant
d’exemples d’inspiration pour le Maroc, tant les évolutions et défis du marché
du travail et de la protection sociale sont concordants», poursuit le centre.
Les perspectives d’une reprise
Selon le CMC, les signes d’une
reprise économique et d’une réanimation du marché du travail ont commencé Ã
apparaître de manière progressive depuis la deuxième moitié du second semestre
2020. «L’optimisme ainsi suscité a été vigoureusement boosté, depuis, par les
performances accomplies dans la mise en Å“uvre et la gestion de la vaccination
contre la Covid-19», ajoute le CMC. En outre, la même source tient à souligner
qu’un contrôle efficace du virus ne peut à lui seul suffire pour guérir les
«blessures profondes qui ont affecté le marché du travail». Il préconise, dans
ce sens, l’instauration de mesures d’accompagnement centrées sur une reprise
économique vigoureuse et une réhabilitation de l’emploi et des revenus.
«L’Observatoire de l’OIT, dans sa septième édition du 25 janvier 2021 intitulée
La Covid-19 et le monde du travail, estime que le traitement de ce nouveau
contexte, marqué par des bouleversements structurels et des déficits décuplés,
demande au législateur de saisir l’opportunité de reconstruction pour réactiver
le dialogue social et impliquer l’ensemble des partenaires. C’est la condition
sine qua non qui ouvre l’espoir de la réussite et de la transition vers une
économie durable, équitable et inclusive», indique le CMC dans son analyse.
Améliorer l’environnement des
entreprises
Dans un autre registre, le CMC fait
remarquer que le rôle du secteur privé dans l’accélération de la croissance
économique et la réduction de la pauvreté est devenu essentiel. Pour remplir
cette mission, le CMC recommande d’instaurer un climat des affaires sain et
transparent avant de préciser que «c’est ce à quoi s’est attelé le Maroc au
cours des dix dernières années». À titre d’exemple, il indique que plusieurs
réformes ont été mises en place par le Maroc dans le but d’améliorer
l’attractivité du pays. Des réformes qui ont porté leurs fruits puisqu’en dix
ans, relève le CMC, l’économie marocaine est passée de la 128e place dans le
classement mondial à la 53e, et aspire à intégrer le top 50 au cours des
prochaines années. Cependant, malgré ces performances, le CMC souligne qu’il
reste encore à faire pour permettre aux entreprises d’être mieux armées pour
relever les multiple défis. «C’est d’ailleurs dans cette perspective que le
Maroc envisage d’élaborer un programme quinquennal couvrant la période
2021-2025», lit-on dans le document.
Restructuration du modèle économique
Pour le Centre marocain de
conjoncture, la consolidation du système de protection sociale constituera l’un
des piliers du nouveau modèle de développement. Il relève que «d’un point de
vue global, la couverture des risques relatifs à la maladie et à la vieillesse
est assurée actuellement à peine à hauteur de 40 % des catégories de
populations visées». Quant à la protection sociale des enfants et des personnes
en situation de handicap, elle se situe à un niveau encore plus réduit, selon
l’analyse du CMC. Ce dernier est d’avis que les programmes de développement de
la protection sociale envisagés pour les années à venir seront, dans ces
conditions, d’un apport décisif pour la croissance, l’amélioration du niveau de
vie et l’inclusion. «La propagation rapide et délétère du coronavirus a, avant
tout, montré la fragilité et l’incapacité de tous les systèmes de santé
publique à faire face et endiguer un tel fléau», rappelle enfin le CMC.
Ensuite, poursuit la même source, avec les périodes de confinement, les
fermetures de frontières, les couvre-feux, les limitations des déplacements et
l’arrêt de bon nombre d’activités, la crise sanitaire générée par une diffusion
incontrôlée du virus s’est dédoublée en crise économique et de l’emploi.