La protection sociale désigne tous les mécanismes de prévoyance collective, permettant aux individus de faire face aux conséquences financières des risques sociaux. Le régime de la protection sociale au Maroc couvre tous les salariés du secteur public et du secteur privé, et plus récemment les indépendants et leurs familles. Il assure aux intéressés une protection contre les risques de maladie maternité, invalidité, vieillesse, survivance, décès, chômage et il sert des prestations familiales.
Le secteur de la protection sociale au Maroc a deux composantes majeures : le système contributif (vieillesse, santé, maladie-maternité, décès, prestations familiales et perte d’emploi), et le système non-contributif d’assistance sociale qui se compose d’une variété de programmes sociaux destinés aux catégories spécifiques de populations vulnérables. Le Maroc a toujours considéré l'établissement d'un système de protection sociale au cœur de ses priorités.
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État des lieux de la protection sociale au Maroc
Malgré son économie dynamique, le Maroc accusait hier encore un certain retard en matière de protection sociale sur ses voisins du Maghreb. Seuls les salariés des secteurs public et privé bénéficiaient de la couverture sociale au Maroc, plus précisément d’une couverture maladie, laissant une large frange de la population sans filet. C’est alors que le projet du royaume de généraliser l’assurance maladie à 100 % de ses citoyens entrait dans sa phase concrète durant la crise du Covid. Cette réforme structurelle avait été officialisée par le roi Mohammed VI en juillet 2020, au sortir de la première vague de Covid-19. Ainsi depuis janvier 2022, les indépendants (commerçants, artisans, agriculteurs, autoentrepreneurs…) et leur famille peuvent prétendre à l’assurance maladie obligatoire (AMO).
Après l’assurance maladie, la réforme de la protection sociale au Maroc prévoit la généralisation des allocations familiales en 2023 et 2024, puis de la retraite et de l’indemnité pour perte d’emploi en 2025. En plus des ressources financières engagées dans le cadre des précédents exercices budgétaires, le gouvernement a mené plusieurs réflexions pour la mobilisation de nouvelles recettes fiscales à même d’assurer un financement pérenne du chantier de la généralisation de la protection sociale.
Ce grand chantier mobilisera une enveloppe annuelle de 51 milliards DH à partir de 2025 répartie entre la généralisation de l’assurance maladie obligatoire (14 milliards DH), la généralisation des allocations familiales (19 milliards DH), l’élargissement des bénéficiaires du régime de retraite (17 milliards DH) et la généralisation de l’accès à l’indemnité pour perte d’emploi (1 milliard DH). Ce montant sera financé à hauteur de 50%, selon un mécanisme de contribution basé, principalement, sur les cotisations des professionnels, des travailleurs indépendants et des personnes non-salariées exerçant une activité libérale et à travers la Contribution professionnelle unique (CPU). Les 50% restants seront financés à travers le budget de l’Etat, dans le cadre de la couverture solidaire, avec comme objectif d’assurer l’accès à la couverture sociale pour les personnes n’ayant pas une capacité contributive.
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La Banque mondiale soutient activement le renforcent du système de protection sociale au Maroc
Le secteur de la protection sociale au Maroc est actuellement en pleine évolution, bénéficiant du soutien financier et technique de la Banque mondiale. Avec un financement additionnel de 350 millions de dollars approuvé récemment, le pays s'engage dans la mise en place d'un système moderne et efficace pour soutenir sa population face aux défis du XXIe siècle.
Face aux grands enjeux de la protection sociale au Maroc, la banque mondiale apporte ainsi tout son soutien et continue d’accompagner la mise en œuvre d’un système moderne et efficace. Ce nouveau financement vient s'ajouter au Programme initial de 400 millions de dollars approuvé et décaissé en 2020, portant le montant total accordé à 750 millions de dollars.
Au-delà du soutien financier apporté au Maroc, la Banque mondiale joue également un rôle essentiel en matière d'assistance technique et d'expertise. En effet, l'institution financière internationale contribue à la conception, au suivi et à l'évaluation des différents programmes mis en place, tout en favorisant les échanges d'expériences et de bonnes pratiques avec d'autres pays.
D'après les informations fournies par la Banque mondiale, le Maroc a déjà réalisé des avancées significatives dans l'application de son programme de réforme. Parmi ces avancées, on peut citer :
- La mise en place d'un système d'enregistrement et de ciblage des bénéficiaires potentiels de programmes sociaux (le Registre Social Unifié).
- Le développement de mécanismes d'évaluation et de suivi de la performance des programmes sociaux.
- L'amélioration de la coordination entre les différents acteurs et institutions impliqués dans la gestion et la fourniture des services sociaux.