«Reconstruire en mieux», c’est bien
là la devise des États pour relancer la croissance post-coronavirus. Il s’agit
de favoriser une reprise respectueuse de l’environnement, qui soutient le
potentiel de croissance à long terme, une amélioration de l’inclusivité et la
réduction des inégalités. «Avec la réouverture des économies, l’engagement des
États s’avère sans précédent», souligne le Centre marocain de conjoncture (CMC)
dans sa dernière publication, intitulé «Post-Covid-19 : Stratégie et mesures
pour la relance économique».Au niveau national, les entreprises ont pu
bénéficier de l’engagement de l’État et de la Banque centrale pour faire face
aux perturbations liées à la crise sanitaire. Une stratégie en deux volets.
D’abord, un fort dispositif de garanties drivé par la Caisse centrale de
garanties (CCG). Ensuite, une politique monétaire, adoptée par Bank Al-Maghreb
(BAM), en phase avec la gravité de cette conjoncture inédite. «Cette double
intervention a pour objectif d’une part de préserver l’intégrité du tissu
productif en limitant les fermetures et les faillites d’entreprises, et d’autre
part d’assurer la disponibilité des financements nécessaires à toute relance
des activités productives et au retour progressif à la normale», indique le CMC.
Depuis début mars dernier, le Maroc
a très vite pris des mesures afin de limiter les dégâts de la pandémie.
«Cependant, si ces agencements ont permis d’éviter des pertes humaines
importantes, comme celles observées par de nombreux pays, ils se sont avérés
coûteux en termes de disponibilité de revenus et de préservation d’emplois».
Une situation qui a pesé lourd sur l’économie nationale au point de mettre en
place, en urgence, une Loi de finance rectificative pour le reste de l’exercice
2020, avec une révision à la baisse de la croissance à -6,2% pour cette année.
Si les entreprises ont pu bénéficier
de mesures adaptées, le monde rural a souffert doublement de la pandémie. En
effet en plus de la paralysie des flux commerciaux dans les campagnes créée par
la crise sanitaire, s’est ajoutée la sévérité du climat et son incidence sur
les principales spéculations. «S’il est une leçon à tirer de l’épisode
épidémique, c’est qu’il devient absolument nécessaire de se prévaloir Ã
l’avenir d’un certain degré de résilience face aux chocs de toute nature. La
stratégie de développement agricole devrait à l’avenir œuvrer pour la
convergence du monde rural vers les standards du milieu urbain en termes de
revenus, d’emploi, de niveau de vie et d’inclusion». Un objectif qui ne devrait
pas perdre de vue, dans le nouveau contexte post-épidémique, l’impératif de
sécurité alimentaire.