Une prévision toutefois supérieure à celle du Fonds monétaire international (3%), de la Banque mondiale (3,1%), du gouvernement (3,2%) et bien sûr du Haut-Commissariat au Plan (2,8%). D’après le CMC, la croissance de 2017 (4,1%) a été réalisée grâce à une campagne agricole «exceptionnelle jamais égalée jusqu’à ce jour». Une performance qui fera défaut cette année, d’où la prévision à la baisse du centre. «Le retard de pluie au début de cette campagne et le stress hydrique ressenti ont créé une atmosphère d’inquiétudes aussi bien chez les agriculteurs, les opérateurs des autres secteurs que chez les décideurs politiques», soulignent les auteurs de la note. Toutefois, le ciel a été clément les premières semaines du mois de janvier et a rétabli en partie la situation, tempère le CMC présidé par l'Usfpéiste Habib El Malki. Les précipitations abondantes et bien réparties géographiquement et les enneigements importants ont ainsi ravivé le climat des affaires d’une manière générale et ont permis un redémarrage confiant des activités agricoles. Globalement, en dépit du recul prévisible que vont accuser les cultures céréalières, la valeur ajoutée de l’activité agricole devrait réaliser une légère croissance de 1,3%, et ce à la faveur des bons comportements des autres sous-branches comme l’élevage, l’arboriculture, les cultures industrielles, florales et oléagineuses. Une évolution de l’activité agricole, cependant, insuffisante pour tirer davantage la croissance vers le haut. La contribution du secteur des industries manufacturières resterait, pour sa part, jusqu’au milieu de l’année, contenue au niveau de sa trajectoire tendancielle pour afficher une légère appréciation le restant de la période. Au terme de l’année, la progression de sa valeur ajoutée en volume atteindrait 3,4%. Une performance qui sera favorisée par les opportunités offertes dans le cadre de la diversification des marchés européens et de l’ouverture progressive sur de nouveaux marchés africains. Le CMC cite aussi l’impact positif de la flexibilité relative du dirham sur la demande extérieure adressée à des sous-secteurs comme l’agroalimentaire, l’automobile ou encore les produits de l’artisanat.
Côté investissement, la commission
nationale vient d’approuver en ce début d’année 48 projets d’un montant global
de 32,32 milliards de dirhams, dont 18,97 milliards seront réalisés dans le
secteur industriel. Concernant l’activité du bâtiment et des travaux publics,
elle peine toujours à se relever et à retrouver les performances et la
dynamique des années fastes. «Le climat de désenchantement engendré par une
atonie de la demande en matière de logements, qui a caractérisé le secteur ces
dernières années, n’arrive pas à se dissiper. Ainsi, la participation de cette
activité à la croissance de l’économie nationale en 2018 resterait limitée et
sa valeur ajoutée ne connaîtrait qu’une progression de l’ordre de 2,5%», estime
le CMC. Du côté des échanges commerciaux avec le reste du monde, ils verraient
leur contribution à la croissance décliner, et ce, en dépit d’un contexte
favorable que pourraient entraîner la reprise de l’économie mondiale et une
éventuelle parité favorable du dirham. Les perspectives économiques de ce
scénario prévisionnel du CMC n’auraient pas d’impact majeur sur les prix, le
reflux des tensions inflationnistes constaté depuis longtemps devrait se
poursuivre pour l’exercice en cours. L’évolution de l’indice des prix à la
consommation ne dépasserait ainsi pas les 2,2%, anticipe le Centre. «La montée
vertigineuse du prix du baril entamée au cours du mois de décembre 2017 et
exacerbée par le rude hiver qui sévit encore devrait se tasser à la fin de ce
premier trimestre pour retrouver un niveau économiquement plus abordable»,
précise par ailleurs l’institution.
Concernant l’emploi, le marché du
travail devrait réagir aux performances de croissance, certes modestes, retenue
dans le cadre ces prévisions pour les activités productives de l’économie nationale
et aussi aux efforts de recrutement que compte engager le gouvernement pour
l’année 2018.
Le taux de chômage marquerait ainsi
une détente relative et se situerait autour de 9% avec, toutefois, la
persistance de fortes disparités selon le milieu, l’âge et le niveau
d’instruction.