Le Secteur Minier au Maroc : Situation et perspectives de développement

Le secteur minier au Maroc est considéré parmi les piliers de l'économie. Découvrez quels sont ses perspectives de développement !
Source : cmconjoncture
Posté Le : Mardi 23 novembre 2021

De par la diversité de ses ressources, le Maroc est un pays à vocation minière. Du phosphate au talc, en passant par le charbon, l’argent, l’or, le zinc, le cuivre, le cobalt, le manganèse… de nombreux minéraux sont exploités au Royaume. Le secteur minier est toujours considéré parmi les piliers de l'économie nationale.

L'importance du secteur minier au Maroc est perceptible au-delà des investissements qu'il draine à travers sa contribution au produit intérieur brut, sa part dans les exportations nationales et ses retombées bénéfiques sur le développement régional en matière de développement des infrastructures de toute nature, de création de richesses et d'emplois, sans omettre son impact positif sur la dynamique dans le secteur du transport et sur l'activité portuaire.

La contribution du secteur dans les exportations nationales s’élève en moyenne annuelle à 30%, portée par le phosphate. Le secteur minier assure le quart des exportations marocaines, contribue à hauteur moyenne de 10 % du PIB national et emploie environ 42 500 personnes. Et pourtant, dans l’Indice de gouvernance des ressources naturelles (RGI) 2021, le secteura obtenu 49 points, ce qui le place dans le groupe de pays dont la performance est considérée comme « faible ». Le manque à gagner est grand en matière de développement du secteur des mines au Maroc qui devra, au cours de la prochaine décennie, relever nombre de défis ayant trait aussi bien au cadre organisationnel et institutionnel que réglementaire et financier.

Le secteur minier au Maroc est largement prédominé par l’exploitation du phosphate

Le secteur minier est l’une des principales sources des recettes tirées des exportations du Maroc, il représente 20,9 % des exportations totales, et a employé plus de 40 000 personnes en 2018. Bien qu’il exploite une grande variété de métaux et minéraux, c’est l’exploitation des phosphates qui prédomine le secteur minier au Maroc. Si les estimations sur la proportion de l’industrie du phosphate dans le PIB du pays varient, l’Oxford Business Group a toutefois estimé que la production du secteur minier contribuait à hauteur de 10 % du PIB marocain en 2015, dont 90 % provenaient de l’exploitation des phosphates.

Le Maroc possède à lui seul entre 70 à 75 % (ou 50 milliards de tonnes) des réserves de phosphates mondiales. C’est le premier exportateur de phosphates mondial (34 % du marché mondial) et le deuxième producteur (22 % de la production mondiale). En 2019, le Maroc a produit 36 millions de tonnes de phosphates. Bien que la dépendance du pays à l’égard de ses exportations de phosphates se soit réduite ces dernières années, parallèlement à la reprise des exportations de produits manufacturés et agricoles, dopée par un secteur du tourisme florissant, les fluctuations des prix des phosphates sur le marché international peuvent toujours avoir de sérieuses répercussions sur l’économie du Maroc.

L’exploitation des phosphates, qui remonte à 1921, est assurée en exclusivité par l’Office chérifien des phosphates (OCP), organisme national jouissant depuis sa création en 1920 d’un monopole d’État. La forme juridique originale dont il a été doté dès son origine confère à l’OCP les avantages d’une entreprise privée et ceux d’un organisme d’État, son fonctionnement étant en tous points analogue à celui d’une société anonyme qui aurait l’État comme seul actionnaire. Les opérations du Groupe OCP couvrent l'ensemble de la chaîne de valeur des phosphates, allant de la mine à l'export en passant par la transformation industrielle. Il s'agit d'une chaîne intégrée couvrant ses 4 sites miniers, ses deux sites de transformation et son réseau d'installations portuaires.

La nouvelle stratégie de développement 2021-2030 du secteur minier au Maroc

Bien que le secteur minier affiche une certaine performance et notamment avec l’exploitation du phosphate, il reste confronté à de nombreux défis. On note entre autres la nécessité de découvrir de nouveaux gisements, de l'optimisation de la valeur ajoutée des substances minérales exploitées et de l'affirmation des enjeux de développement durable. A ces défis intrinsèques s’ajoutent également de nouveaux challenges relatifs aux exigences sociales et environnementales. Dans l’Indice de gouvernance des ressources naturelles (RGI) 2021, bien que le cadre de gouvernance « satisfaisant » du Maroc constitue une base quelque peu solide en faveur de la gouvernance globale du secteur, à la fois en termes de réalisation de valeur et de gestion des revenus, les deux composantes axées spécifiquement sur la gouvernance du secteur extractif ont obtenu des scores globaux « faibles ».

En 2013, une stratégie de développement du secteur minier au Maroc a été déjà mise en place avec des objectifs ambitieux visant l'amélioration des performances du secteur à l'horizon 2025, grâce notamment à des chantiers structurants à mettre en œuvre pour les atteindre. La stratégie prévoyait en effet la mise en œuvre de plusieurs piliers structurants touchant l’ensemble de la chaîne de l’activité minière : l’exploration, la recherche, l’exploitation, la valorisation et à la transformation des minerais.

Plus récemment en juin 2021, le nouveau plan Maroc Mines 2021-2030 a été lancé, il vise à capitaliser sur les acquis accomplis et les chantiers réussis de la stratégie 2013-2025 qui a été minutieusement évaluée, et à apporter les ajustements nécessaires et appropriés pour booster le secteur minier national hors phosphates.

Cette nouvelle stratégie minière constitue donc en d’autres sens une actualisation de l’ancienne stratégie. Elle s’attèle à impulser une nouvelle dynamique au secteur des mines au Maroc pour être en mesure de rehausser ses performances et son impact, tant sur le plan économique que social, et capable de mieux répondre aux enjeux intrinsèques auxquels ce secteur vital est confronté. La nouvelle feuille de route mise, en premier lieu, sur une refonte institutionnelle de l’organisation du secteur, à travers notamment l’élargissement du périmètre d’intervention de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) dans la recherche, l’exploration et la promotion minières.