Emploi
dans les pays de l’occident : Inégalités, polarisation et incertitudes
Dans une conjoncture économique
mondiale encore difficile et en dépit d’une croissance plus forte que prévue en
2017, il est attendu que la tendance au redressement, entre 2017 et 2018, selon
le rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT) : « Emploi et
questions sociales dans le monde », serait attribuable aux prouesses des
marchés du travail dans les pays développés. Le taux de chômage devrait y
reculer pour se situer en deçà de son niveau d’avant la dernière crise. En
contrepartie l’évolution de l’emploi, bien qu’en progrès par rapport à 2016, ne
permettra pas de répondre à l’accroissement de la demande dans les pays
émergents et les pays en développement.
La
faillite des entreprises : Un climat des affaires délétère
Le Maroc se distingue parmi les pays
qui connaissent les plus fortes tendances à la défaillance des entreprises. Une
situation qui résulte d’un contexte économique insuffisamment immunisé contre
les risques de par ses faiblesses à la fois structurelles (management étriqué,
faibles qualifications de la main-d’œuvre, diversification et intégration
industrielles insuffisantes…), conjoncturelles (impact symptomatique d’un
secteur agricole fortement soumis aux aléas pluviométriques, saturation de
secteurs spécifiques…) et de comportement (défaut de posture entrepreneuriale,
mimétisme…). D’aucuns pensent que si ces défaillances pénalisent la dynamique
de l’économie nationale, il n’en demeure pas moins qu’elles servent, du moins
partiellement, de purges contributrices à l’assainissement de certains secteurs
d’activité.
Marché
du travail : Un enjeu économique et social important
Si le marché du travail au Maroc
continue d’être caractérisé par son incapacité à réduire le chômage, plus
particulièrement celui des jeunes et à permettre l’accès à l’emploi à une large
frange de la population, les solutions au problème du chômage et au sous-emploi
ne sont à rechercher ni dans l’utilisation des contrats de travail, ni dans les
aides à l’embauche aux entreprises. Il convient, plutôt, de mettre en place les
conditions d’une croissance forte et soutenue à même de rendre confiance aux
entreprises et leurs permettre de réaliser des investissements plus productifs.
Investissements
directs étrangers : Quel apport à l’emploi ?
L’impact des IDE sur l’emploi est
peu étudié dans la littérature économique. Les études existantes concluent que
l’élasticité de la création d’emplois directs par rapport au niveau d’IDE est
faible. Les mesures pro-IDE doivent donc être accompagnées de mesures de
stimulation de l’emploi. Par ailleurs, les multinationales tendent à favoriser
une amélioration des salaires dans les pays en développement où elles déploient
leurs activités.
Au Maroc, si les montants d’IDE ont
augmenté sensiblement, leur potentiel de création d’emploi est différent selon
les secteurs. La réorientation qui se profile des investissements vers le
secteur manufacturier pourrait favoriser davantage la création d’emplois et une
meilleure répartition des richesses.
Les
créations et les destructions d’emplois
Les statistiques officielles du
marché du travail posent aujourd’hui plus d’un problème. D’une part, ces
statiques ne sont pas assez détaillées pour que les décideurs puissent les utiliser
pour orienter leurs actions. Les statistiques de l’emploi concernent parfois
les secteurs et les branches qui les composent et parfois se limitent aux
secteurs. D’autre part, ces mêmes statistiques posent un problème en termes de
leur homogénéité ce qui rend difficile la possibilité d’analyser l’évolution ou
de faire des comparaisons entre ces mêmes statistiques. Parfois, ces
statistiques sont des chiffres bruts et parfois des chiffres nets. Alors qu’il
fallait fournir ces chiffres en détail par secteur et par branches en brut et
en net d’une manière exhaustive pour apprécier les performances des politiques
sectorielles.
Marché
du travail : Des déséquilibres persistants
Les dernières données sur le marché
du travail soulignent encore la faiblesse de la capacité de création d’emploi
des activités productives. Selon ces données, la reprise du cycle de croissance
en 2017 aura généré au total un volume de 86 milliers d’emplois nets
additionnels, soit à peine 75 % de la moyenne des emplois créés par an durant
la décennie 2004-2014. Ce résultat nettement insuffisant pour absorber les
nouvelles populations accédant pour la première fois au marché du travail tient
à l’essoufflement de la croissance ainsi qu’aux structures productives
inadaptées et faiblement compétitives. Il tient également aux déficiences d’un
marché où prédomine l’emploi informel avec ses implications quant à la qualité
des emplois offerts en termes de qualification, de sécurité et de protection
sociale. Ce constat devrait orienter, à l’avenir, les stratégies à long terme
en matière d’emploi.