Le Maroc est appelé à verdir
davantage son économie. Un choix qui est dicté non seulement par la nécessité
du respect de l’environnement et de l’inclusion sociale, mais également par les
exigences du marché et les contraintes de compétitivité. C’est ce qui ressort
d’une nouvelle publication du Centre marocain de conjoncture (CMC) portant sur
l’économie verte et le changement climatique.
Les économistes du CMC suggèrent de
mettre à profit les plans de relance post-Covid pour favoriser une croissance
verte pour une économie «prospère, respectueuse de l’environnement et
socialement inclusive». Ils préviennent surtout que les exportations marocaines
sur le marché européen devront faire face à l’avenir à «une nouvelle mesure non
tarifaire relative à l’empreinte carbone». La taxe carbone, instituée pour la
promotion de l’économie verte dans les économies partenaires, devra grever la
compétitivité des produits exportés dans un environnement fortement
concurrentiel, expliquent-ils. La menace sur les exportations marocaines vers
l’UE, ajoutent-ils, «sera d’autant plus pesante que les pays concurrents
prennent suffisamment d’avance s’agissant de la conformité de leurs produits
aux nouvelles exigences en matière d’émissions de gaz à effet de serre».
Toutefois, nuancent-ils, «le Maroc ne part pas tout à fait dépourvu dans cette
course à la compétitivité». En effet, expliquent-ils, l’orientation stratégique
du Maroc vers le développement des énergies renouvelables, amorcée il y a
plusieurs années, commence à donner ses résultats et devra même se consolider
davantage à l’avenir, estiment-ils. Le programme «Tatwir-Croissance vert»
initié dernièrement en faveur des TPME pour soutenir l’effort de décarbonation
de l’industrie s’inscrit dans le cadre de cette stratégie, relèvent-ils.
Les efforts du Maroc pour verdir son
économie ont également donné lieu à la nouvelle stratégie agricole dénommée
«Génération Green 2020-2030» et qui devra pérenniser la durabilité du
développement agricole, rappelle le CMC.
Le Maroc a aussi mis en place une
Stratégie nationale de Développement durable (SNDD) qui cible une réduction des
émissions de gaz à effet de serre de 42% à horizon 2030 et élaboré une feuille
de route pour inciter son système financier à faire la promotion de la Finance
verte. Néanmoins, nuance le CMC, malgré les efforts «louables» fournis, le
chemin à parcourir est encours long au regard des besoins en financements verts
estimés pour le Maroc à plus de 50 milliards de dollars.
Autre défi à relever, stress
hydrique. La stratégie adoptée par le pays a d’abord été orientée vers
l’accroissement de l’offre à travers la construction des barrages, mais le
problème récurrent des périodes de sécheresse a conduit les responsables à se
pencher autant sur la gestion que sur la mobilisation des ressources, note le
CMC.
Idem pour le défi de la réduction de
la dépendance énergétique du pays. Pour y faire face, rappelle le CMC, le Maroc
s’est engagé dans un vaste programme d’investissement pour le développement des
énergies renouvelables. Ce programme vise à répondre aux besoins croissants de
l’économie tout en veillant à la préservation du capital naturel. Le Maroc
projette dans ce cadre couvrir la demande d’électricité par les énergies
renouvelables à hauteur de 52% à l’horizon 2030.