Analyse du CMC : Verdir l’économie pour faire face aux exigences du marché

Le Maroc a tout intérêt à s’orienter davantage vers l’économie verte. Un choix qui lui permettra non seulement de rendre son économie prospère, respectueuse de l’environnement et socialement inclusive, mais également de faire face aux exigences du marché et aux contraintes de compétitivité, selon une analyse du Centre marocain de conjoncture.
Source : Le Matin
Posté Le : Lundi 22 mars 2021

Le Maroc est appelé à verdir davantage son économie. Un choix qui est dicté non seulement par la nécessité du respect de l’environnement et de l’inclusion sociale, mais également par les exigences du marché et les contraintes de compétitivité. C’est ce qui ressort d’une nouvelle publication du Centre marocain de conjoncture (CMC) portant sur l’économie verte et le changement climatique.

Les économistes du CMC suggèrent de mettre à profit les plans de relance post-Covid pour favoriser une croissance verte pour une économie «prospère, respectueuse de l’environnement et socialement inclusive». Ils préviennent surtout que les exportations marocaines sur le marché européen devront faire face à l’avenir à «une nouvelle mesure non tarifaire relative à l’empreinte carbone». La taxe carbone, instituée pour la promotion de l’économie verte dans les économies partenaires, devra grever la compétitivité des produits exportés dans un environnement fortement concurrentiel, expliquent-ils. La menace sur les exportations marocaines vers l’UE, ajoutent-ils, «sera d’autant plus pesante que les pays concurrents prennent suffisamment d’avance s’agissant de la conformité de leurs produits aux nouvelles exigences en matière d’émissions de gaz à effet de serre». Toutefois, nuancent-ils, «le Maroc ne part pas tout à fait dépourvu dans cette course à la compétitivité». En effet, expliquent-ils, l’orientation stratégique du Maroc vers le développement des énergies renouvelables, amorcée il y a plusieurs années, commence à donner ses résultats et devra même se consolider davantage à l’avenir, estiment-ils. Le programme «Tatwir-Croissance vert» initié dernièrement en faveur des TPME pour soutenir l’effort de décarbonation de l’industrie s’inscrit dans le cadre de cette stratégie, relèvent-ils.

Les efforts du Maroc pour verdir son économie ont également donné lieu à la nouvelle stratégie agricole dénommée «Génération Green 2020-2030» et qui devra pérenniser la durabilité du développement agricole, rappelle le CMC.

Le Maroc a aussi mis en place une Stratégie nationale de Développement durable (SNDD) qui cible une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 42% à horizon 2030 et élaboré une feuille de route pour inciter son système financier à faire la promotion de la Finance verte. Néanmoins, nuance le CMC, malgré les efforts «louables» fournis, le chemin à parcourir est encours long au regard des besoins en financements verts estimés pour le Maroc à plus de 50 milliards de dollars.

Autre défi à relever, stress hydrique. La stratégie adoptée par le pays a d’abord été orientée vers l’accroissement de l’offre à travers la construction des barrages, mais le problème récurrent des périodes de sécheresse a conduit les responsables à se pencher autant sur la gestion que sur la mobilisation des ressources, note le CMC.

Idem pour le défi de la réduction de la dépendance énergétique du pays. Pour y faire face, rappelle le CMC, le Maroc s’est engagé dans un vaste programme d’investissement pour le développement des énergies renouvelables. Ce programme vise à répondre aux besoins croissants de l’économie tout en veillant à la préservation du capital naturel. Le Maroc projette dans ce cadre couvrir la demande d’électricité par les énergies renouvelables à hauteur de 52% à l’horizon 2030.