Bank Al-Maghrib a, en effet, revu
ses projections par rapport à ce qui a été annoncé lors de la précédente
réunion du conseil tenue en juin dernier. S’agissant de la croissance
économique, la décélération se poursuivra par rapport au rythme observé en 2017
(4,1%). Toutefois de nouveaux objectifs sont définis. Alors que la banque
centrale tablait trois mois plus tôt sur une croissance de 3,2% en 2018, les
récentes projections portent, pour leur part, sur un taux de croissance de 3,5%
en 2018. Il devrait revenir à 3,1% en 2019. Il en est de même pour l’inflation
qui a marqué une hausse sensible au premier semestre de l’année en cours. Bank
Al-Maghrib anticipe une décélération de son taux au titre de ce deuxième
semestre qui reviendrait à 2,1% contre 2,4% estimé à la réunion du mois de
juin. En 2019, l’inflation devrait revenir à 1,2%. Notons que sa composante
sous-jacente qui mesure la tendance fondamentale des prix évoluerait à des
niveaux modérés avoisinant 1% en 2018 et 1,2% en 2019. Par secteur, une
amélioration de la valeur ajoutée agricole est attendue cette année, soit un
accroissement de 5,1%. Toutefois ce taux basculerait à 1,6% en 2019 et ce sous
l’hypothèse d’une campagne agricole normale.
En parallèle, les activités non
agricoles poursuivraient leur redressement. La banque centrale prévoit une
croissance de 3,3% en 2018 et de 3,7% en 2019.
S’agissant du déficit du compte courant, il se creuserait à 4% du PIB en
2018 et à 3,7% en 2019. Ces prévisions tiennent compte d’entrées de dons des
partenaires du Conseil de coopération du Golfe de 4,8 milliards de dirhams
cette année et de 2,1 milliards de dirhams l’année prochaine. Les réserves
internationales nettes se stabiliseraient à près de 240,8 milliards de dirhams
cette année. Elles atteindraient par ailleurs les 252,3 milliards de dirhams
l’année suivante. «Leur couverture en mois d’importations de biens et services
se situerait ainsi à 5 mois et 10 jours puis à 5 mois et 18 jours
respectivement», lit-on du communiqué de la banque centrale. S’agissant des
comptes extérieurs, Bank Al-Maghrib anticipe une progression de 8,2% des
exportations au titre de cette année avant de décélérer à 6,8% en 2019. Le
rythme des importations devrait ressortir à 7,3% sur l’ensemble de l’année avant
de ralentir à 3,4% en 2019.
La banque centrale prévoit une
stabilisation des recettes de voyages et transferts des MRE en 2018 avant de
grimper de 4% en 2019.
Sous un autre angle, Bank Al-Maghrib
observe une amélioration du marché du travail au deuxième trimestre de l’année.
On note dans ce sens la création de 117.000 postes dont 53.000 dans les
services. «Tenant compte d’une entrée nette de 97 mille demandeurs d’emplois, le
taux d’activité a poursuivi sa baisse, revenant de 47,3% à 47% et le taux de
chômage a reculé de 9,3% à 9,1% au niveau national, avec toutefois une
accentuation parmi les jeunes citadins de 15 à 24 ans à 40,5%», peut-on relever
de Bank Al-Maghrib.
La banque centrale rappelle
également que le cours du dirham s’est apprécié de 1,9% contre l’euro sur les 8
premiers mois de l’année et s’est déprécié de 0,9% vis-à-vis du dollar
américain. Ainsi, le taux de change effectif s’est apprécié, au cours du deuxième
trimestre, de 1,4% en termes nominaux et de 0,9% en termes réels. Les taux
débiteurs ont connu, quant à eux, une baisse trimestrielle de sept points de
base. Ce repli est tiré par la baisse des taux appliqués aux entreprises, avec
en particulier un recul de 31 points pour les prêts accordés aux Très petites,
petites et moyennes entreprises.
En revanche, les taux appliqués aux
particuliers ont connu une hausse de 31 points. Concernant le crédit bancaire
au secteur non financier, Bank Al-Maghrib prévoit une hausse de 4% et une
légère accélération de 4,5% en 2019.