C’est dire que le Brexit ne sera pas
sans conséquence pour le pays d’autant plus que les échanges entre les deux
royaumes se chiffraient à 15,8 milliards de DH en 2017, soit un peu moins de 4
% de l’ensemble des échanges avec l’Union européenne. Certes ces échanges sont
largement à la faveur du côté britannique qui exporte pour 10 milliards de DH
vers le Maroc, toujours est-il que le Maroc exporte pour près de 6 milliards de
DH vers le Royaume uni, 5ème client du Maroc, dans le cadre de l’ALE avec l’Union
européenne.
Au niveau des investissements, le
Brexit ne présente presque pas de menace pour le Maroc, les investissements
britanniques n’excédant point le 1% des investissements européens.
Du côté marocain, un autre défi se
pose et soulevé par le Centre marocain de Conjoncture : La diversification des
produits exportés vers le Royaume uni. En effet, 50 % des exportations
marocaines sont portés par trois produits essentiellement. Le premier rang est
campé, tout récemment, par l’industrie d’automobile et avec les perspectives de
cette branche, autant dire que c’est un filon à creuser pour améliorer le rang
de fournisseur du Royaume uni. L’automobile est talonnée par les vêtements
confectionnés et fils, ainsi que les câbles et autres conducteurs. C’est un
pléonasme que de dire que l’offre marocaine a besoin de diversification et de
compétitivité. En effet, les vêtements confectionnés ne cessent de reculer sur
le total des exportations vers le Royaume uni passant de 80% Ã 25%
actuellement.
Du côté britannique, les
exportations sont tirées par les hydrocarbures qui représentaient 28% du total
des achats du Maroc sur ce marché, soit une valeur de 2,8 Mds de DH.
S’ensuivent les achats de voitures de tourisme d’une valeur de 19% des
importations du marché britannique. Le troisième poste des importations totales
concerne les parties d’avions et les véhicules aériens et spatiaux qui
représentent 10 des importations du Maroc pour d’un milliard de DH.
L’enjeu aujourd’hui pour le Maroc au
plus renforcer les échanges entre les deux pays, du moins faire en sorte de
maintenir le niveau actuel des échanges, une fois disparus les avantages
qu’accorde l’ALE avec l’Union européenne. Il faut rapidement établir un cadre
bilatéral qui insuffle une nouvelle dynamique de coopération entre les deux
pays, surtout sur le plan des investissements qui restent très faibles compte
tenu des opportunités d’investissement qu’offre le Maroc.
Une tâche délicate dans un pays en
turbulence et en proie à des débats houleux en raison du Brexit. D’ailleurs,
Theresa May, la Première ministre britannique conservatrice a remporté, ce
soir, le vote de défiance organisé au sein de son parti, à l’initiative de
députés hostiles au Brexit conclu avec Bruxelles. Elle a reçu le soutien de 200
députés, 117 ayant voté contre elle.