Croissance
internationale 2018 : Quelles répercussions sur l’économie nationale ?
L’économie mondiale connaîtra, selon
les prévisions des institutions internationales, une consolidation qui portera
son taux de croissance à 3,9% en 2018 (Perspectives économiques du FMI, janvier
2018) contre 3,2% observé en 2016. Cette projection optimiste repose sur de
nombreux facteurs favorables dont on peut citer la reprise économique des pays
avancés, la réminiscence des économies émergentes et en développement, le rétablissement
de la demande mondiale et le redressement des cours des produits de base. La
dynamique escomptée tablerait, spécialement, sur une recrudescence de la
production industrielle et des échanges et sur un accroissement des dépenses de
technologie.
Echanges
extérieurs : Une tendance à la consolidation
La situation des comptes extérieurs
établie au terme de l’exercice écoulé fait état de quelques signes
d’amélioration. La valeur globale des exportations s’est en effet accrue de
près de 9,3% en 2017, induisant par la même un redressement de 1,5 point du
taux de couverture. Cette évolution positive qui résulte pour une large part
des fortes performances des phosphates et des produits dérivés ainsi que de
l’évolution du chiffre d’affaires à l’export des secteurs de l’automobile, de
l’aéronautique et de l’électronique a été renforcée par une progression assez
soutenue des flux financiers correspondant aux activités de tourisme ainsi
qu’aux transferts des MRE. La tendance à la consolidation des comptes extérieurs
au terme de l’exercice écoulé s’est accompagnée par ailleurs d’une amélioration
sensible de la position extérieure globale.
L’arrêté des comptes relatifs à la
situation patrimoniale de l’économie nationale par rapport à l’extérieur dégage
en effet une position débitrice de 691 Milliards de DH à fin Septembre 2017
contre 705 Milliards à fin Juin de la même année, en amélioration de 2 %. Cet
allègement du solde débiteur au troisième trimestre résulte de la hausse du
stock des avoirs financiers de 13,8 Milliards de DH conjugué à une
quasi-stagnation des engagements financiers.
Demande
intérieure : Une contribution importante à la dynamique économique
La progression soutenue de la
demande intérieure aussi bien de consommation que d’investissement a contribué
de façon significative au redressement du cycle de croissance en 2017. La
consommation des ménages qui représente plus de la moitié du PIB a enregistré
une forte reprise après la faible performance de l’année précédente. Le taux
d’accroissement de cet agrégat exprimé en termes nominaux s’est en effet élevé,
d’après les dernières estimations du Centre Marocain de Conjoncture à 4,8 % au
terme de l’année 2017, dépassant ainsi de 1,3 point le rythme observé en 2016.
Les répercussions des performances économiques sur la demande intérieure ont
été ressenties aussi au niveau du comportement des investissements. Le compte
estimatif des ressources et des emplois pour l’année 2017 situe le niveau de la
Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) à 323 Milliards de DH contre 307
Milliards en 2016, soit un accroissement de 5,6 %. S’inscrivant nettement en
hausse par rapport au résultat de l’exercice précédent, la demande intérieure
continue ainsi de jouer un rôle prépondérant dans la dynamique économique,
particulièrement dans la phase ascendante du cycle d’activité.
Raffinage de pétrole : Un choix
stratégique
Il y a presque 60 ans naissait la
Société Anonyme Marocaine de l’industrie de Raffinage (SAMIR). Considérée
d’abord comme une entreprise maroco-italienne, elle s’est transformée en une
société d’Etat avant d’être cédée dans le cadre de la privatisation au groupe
suedo-saoudien Corral Petroleum Holding en 1997. En 2015 la société a mis fin à
ses activités en raison de graves difficultés financières avant d’être mise en
liquidation financière en 2016. Cette situation a alimenté les débats sur le
devenir de la seule raffinerie du Maroc et l’une des principales raffineries
d’Afrique. L’une des questions principales de ce débat porte sur le coût que
représente la liquidation de la SAMIR pour les entreprises et pour la
collectivité.
Investissement
public : Un effort important pour un rendement insuffisant
Les investissements publics ont
longtemps fait l’objet d’analyses et d’études approfondies, du fait de leur
impact potentiel sur le développement économique et social. Actuellement,
l’investissement public est de retour dans le débat national et international
pour plusieurs raisons. A long terme, l’investissement public, notamment dans
le secteur des infrastructures, accroit le capital public et peut favoriser la
croissance économique. Il en est de même pour les énergies renouvelables, les
secteurs de l’enseignement et de la formation, de la recherche et développement,
de la santé, etc.
Perspectives
économiques en 2018 : Une croissance modérée de 3,3%
Au début de chaque année, le Centre
Marocain de Conjoncture opère un retour sur les prognostiques relatives aux
principaux agrégats et indicateurs d’activité retenus dans le cadre du budget
économique prévisionnel. Le scénario de référence des perspectives de
croissance de l’exercice 2018 a obéi au même traitement. L’actualisation des
prévisions a été effectuée en intégrant des données informationnelles récentes
et en prenant en considération les nouvelles orientations conjoncturelles qui
seraient en passe d’impacter les performances de l’économie dans sa globalité.
Il ressort de cet exercice prospectif que la dynamique économique connaîtrait
un tassement par rapport aux prévisions de base effectuées au second semestre
de l’année écoulée. Le taux d’accroissement du PIB réel ne serait que de 3,3%
au lieu de 3,7% anticipés initialement.