Le Maroc a rétrogradé d'une place
dans le dernier classement du World Economic Forum sur la compétitivité des
économies au 71e rang (sur 137 économies). La corruption, la bureaucratie,
l'accès au financement ou encore la fiscalité sont parmi les principaux
obstacles relevés.
Pour les dirigeants d'entreprises,
le premier frein à la compétitivité demeure la rareté des ressources qualifiées
ou le décalage entre l'offre et les besoins des entreprises, selon les
résultats d'un sondage du Centre Marocain de Conjoncture (CMC). Ce n'est pas un
sujet nouveau. Quelque part la difficulté des entreprises à s'adapter aux
changements économiques explique aussi la complexité à améliorer leur position
sur les marchés étrangers.
Les patrons sondés le reconnaissent.
La faiblesse des investissements en recherche et innovation figure pratiquement
au même rang que les problèmes de ressources humaines. Dans le textile par
exemple, le manque d'innovation a accentué la crise dans le secteur après la
mise en place des accords multifibre.
Le coût de l'énergie, les charges
sociales et la rigidité du marché du travail sont les autres principaux
obstacles identifiés par les patrons. Le fonctionnement du marché du travail
est l'une des réformes sur lesquelles les bailleurs de fonds interpellent
depuis des années le Maroc.
Il y a au préalable la qualité de la
formation à améliorer. Parallèlement, il faudra revoir les textes puisqu'ils
peuvent être un obstacle à la création d'emplois en particulier l'embauche des
jeunes. Il faudra instaurer des règles qui facilitent l'embauche et le
licenciement, relèvent des observateurs.
Depuis 2010, l'appréciation des
dirigeants sur la compétitivité de l'économie s'est améliorée par rapport à la
décennie précédente. Ainsi, 59% des patrons la jugent concurrentielle contre
32% au cours de la décennie 2000. Les choix stratégiques notamment dans
l'industrie avec l'émergence de nouvelles branches, le développement des infrastructures
de transport et de communication renforcent la compétitivité du Royaume.
Mais il y a des facteurs
d'amélioration et ils concernent en premier la simplification administrative,
selon les patrons. Les autres leviers ont trait à l'amélioration de l'accès au
financement, au soutien à l'innovation ou encore à la simplification de
l'environnement réglementaire.
Par ailleurs, les patrons voient
dans la réforme du régime de change un soutien à la compétitivité des
entreprises. Pour autant, cela n'avait pas empêché des mouvements anormaux sur
le marché des changes à la veille de la mise en œuvre de la réforme.
