Voici les hypothèses retenues par
les économistes du CMC :
- La crise sanitaire prendrait fin
au milieu de l’année et la reprise devrait se faire progressivement sans
à-coups ;
- La croissance de l'économie
mondiale devrait ralentir à 2% ;
- La campagne agricole 2019-2020
assez sèche au Maroc produirait un affaissement notable de la production céréalière
qui ne dépasserait guère les 40 millions de quintaux ;
- La baisse du taux directeur de
Bank Al-Maghrib d’un quart de point ne produirait aucun effet immédiat sur
l’économie réelle ;
- La politique budgétaire largement
accommodante initiée par la création du Fonds spécial de gestion de la pandémie
du coronavirus et la solidarité agissante des Marocains pourrait bien faire
éviter la faillite à un bon nombre d’entreprises et sauver des emplois ;
- Redressement du prix du pétrole au
milieu de l’année pour se stabiliser autour de 50 dollars après la chute qu’il
a accusée au-dessous de la barre des 30 dollars.
- L’inflation resterait contenue à
un niveau assez bas.
- Avec l'élargissement de la bande
des fluctuations du dirham, la parité de la monnaie nationale pencherait vers
une réévaluation vis-à-vis du dollar et connaîtrait une dépréciation par
rapport à l’euro.
Compte tenu de ces hypothèses,
"fragiles mais soutenables", et au vu des maigres indices
précurseurs, le taux de croissance du produit intérieur brut à prix constants
serait d’environ 0,8% pour l’exercice 2020, selon le CMC.
"Cette contre-performance
économique devrait découler du retrait de l’ensemble des secteurs sous les
effets multiples déclenchés par la maladie du Covid-19, de la psychose et de la
perte de confiance en passant par les restrictions des déplacements et le
confinement pour arriver au stade de l’état d’urgence sanitaire",
estime-t-on.
- Le secteur agricole devrait
afficher une diminution de sa valeur ajoutée en volume d’environ 3% en raison
des conditions climatiques pernicieuses enregistrées durant l’hiver.
- Le secteur de l’hébergement et la
restauration figure parmi les activités les plus touchées, sa valeur ajoutée en
termes réels devrait fléchir d’environ 25% tant la reprise serait lente et
difficile.
- Les services de transport aussi
bien aérien, ferroviaire que routier devraient marquer le pas et leur valeur
ajoutée globale connaîtrait une stagnation en glissement annuel.
- Le secteur de l’industrie
extractive devrait subir l’impact du rétrécissement des marchés extérieurs
induit par le mouvement dépressif de l’économie mondiale. Le rythme de sa
croissance pour 2020 connaîtrait un ralentissement et serait amputé de moitié
comparativement avec celui de l’année écoulée qui serait de l’ordre de 5%.
- La contribution des activités des
industries manufacturières resterait modeste et se situerait en deçà des 2% au
terme de l’année. Aujourd'hui, certaines de ces activités peinent à trouver des
marchés ou sont bloquées par manque d’approvisionnement en matières premières
et produits intermédiaires et d’autres sont complètement à l’arrêt comme la
branche principale de l’industrie automobile.