Le Centre marocain de conjoncture
vient de livrer sa prévision croissance pour l’exercice 2020.
Dans sa note d’information, le CMC
reconnaît toutefois que face à cette crise inédite, évaluer les incidences de
la pandémie sur l’activité économique à ce stade présente d’énormes
difficultés.
Et ce, en raison du manque de séries
historiques pour ce genre de crises et de la grande incertitude qui entoure la
durée de la crise sanitaire et ses éventuelles ramifications sur le territoire
national.
Mais si la quantification du niveau de
l’impact pourrait receler une marge d’erreur significative, il est certain
qu’en raison de la récession que connaissent présentement la majorité des pays,
l’économie nationale va être altérée sérieusement de par son ouverture et ses
interdépendances avec le monde extérieur, indique le CMC.
En plus, elle se trouve prise en
tenaille entre les effets dévastateurs du coronavirus et la contreperformance
quasiment connue du secteur agricole.
Aujourd’hui, le sérieux déficit
pluviométrique constaté au cours des derniers mois préfigure d’une mauvaise
campagne agricole dont l’ampleur a déjà poussé le ministère de tutelle à mettre
en œuvre un plan d’urgence pour pallier le manque d’eau et protéger le cheptel,
note le CMC.
En dehors du tour imprévisible que peut
prendre l’hypothèse centrale sur la durée et l’intensité de la crise sanitaire,
les autres hypothèses qui ont présidé à l’établissement des prévisions
exploratoires pour l’économie marocaine demeurent d’actualité, estime la même
source.
Ainsi le scénario de référence a été
établi sur la base des considérations suivantes :
- L’hypothèse centrale considère que
la crise sanitaire prendrait fin au milieu de l’année et que la reprise ne
redémarrera que plus tard et d’une façon progressive.
- La campagne agricole 2019-2020 assez
sèche provoquerait un affaissement notable de la production céréalière qui ne
dépasserait guère les 40 millions de quintaux.
- La baisse du taux directeur de Bank
Al-Maghrib d’un quart de point ne produirait aucun effet immédiat sur l’économie
réelle.
- Par contre, la politique budgétaire
largement accommodante initiée par la création du fonds spécial de gestion de
la pandémie du coronavirus et la solidarité agissante des Marocains pourrait
bien faire éviter la faillite à un bon nombre d’entreprises et sauver des
emplois.
- Les autres hypothèses
conventionnelles qui se trouvent derrière ce scénario tablent sur un
redressement du prix du pétrole au milieu de l’année pour se stabiliser autour
de 50 dollars, après la chute qu’il a accusée atteignant presque les 20
dollars. Elles supposent que l’inflation resterait contenue à un niveau assez
bas.
Elles présument aussi qu’avec
l’élargissement de la bande des fluctuations possibles concernant les termes de
change, la parité du Dirham pencherait plutôt vers une dépréciation par rapport
aux deux monnaies principales, le Dollar et l’Euro.
Portée par ce bouquet d’hypothèses et
handicapée dans son estimation par les maigres indices précurseurs disponibles
à ce jour, la configuration des prévisions sectorielles retenues pour le
scénario de référence a permis de dégager un taux de croissance négatif conjecturable
du produit intérieur brut à prix constants de l’ordre de -3,2% pour l’exercice
2020, souligne le CMC.
Cette contre-performance économique
devrait découler du retrait de l’ensemble des secteurs sous les effets
multiples déclenchés par le Covid19.