Le scénario prospectif de l’économie
nationale pour l’année 2019 table sur des perspectives de croissance qui
prolongeraient les orientations particulièrement favorables de 2017 et 2018 en
tirant grand bien d’un environnement international propice.
Pour les analystes du centre, la
mise en place progressive au cours des dernières années d’une série de mesures
visant la consolidation des comptes de l’État a fortement contribué à infléchir
le processus de dégradation continue du budget et son déficit. D’après le CMC,
ces résultats n’ont pas permis à la politique budgétaire de jouer son rôle
plein dans la relance de l’activité en raison que l’effet multiplicateur de la
programmation budgétaire pour l’exercice en cours demeure insignifiant eu égard
aux besoins de relance de l’activité et au déficit d’emploi. S’agissant des
échanges extérieurs, il ressort de l’étude réalisée par le CMC que la situation
des comptes extérieurs au terme de l’exercice 2017 s’est inscrite sous le signe
du redressement. Le différentiel de près de trois points en pourcentage de la
hausse des exportations comparativement à celle des importations a induit une
amélioration du taux de couverture de près d’un point et demi.
Cette évolution positive, qui
résulte pour une large part des fortes performances des phosphates et des
produits dérivés ainsi que l’évolution du chiffre d’affaires à l’export des
secteurs de l’automobile, de l’aéronautique et l’électronique, a été renforcée
par une progression assez soutenue des flux financiers correspondant aux
activités de tourisme et aux transferts des MRE.
Pour ce qui est de l’entrepreneuriat
au Maroc, les conjoncturistes du Centre
ont relevé que malgré les efforts fournis ces dernières années pour
l’encouragement de l’entrepreneuriat et l’amélioration du climat des affaires,
l’entreprise marocaine rencontre plusieurs contraintes qui affectent sa
compétitivité et freinent son développement et sa pérennité. Ils ont, à cet
égard, expliqué qu’il s’agit de la persistance des difficultés d’accès au
financement, l’insuffisance de la capacité d’innovation et de financement de la
recherche, l’accroissement important des délais de paiement sur les marchés
publics, la concurrence de l’informel, le coût des facteurs de production et la
pression fiscale.
Concernant le climat des affaires,
et selon la même source, conscient du rôle primordial que joue l’investissement
privé national et international dans la mouvance économique, le Maroc ne cesse
de déployer des efforts visant à améliorer l’environnement des affaires. Des
attentions à large spectre sont déployées pour couvrir tant l’encouragement de
la libre initiative que le renforcement des infrastructures d’accueil ou plus
généralement l’amélioration des mécanismes de soutien et d’encadrement de
l’investissement.
Sur le volet de la croissance
économique, le CMC assure que l’économie nationale, impulsée par une reprise
notable et généralisée de l’économie planétaire, enregistrerait selon toute
probabilité, au terme de l’exercice en cours, un taux de croissance de l’ordre
de 3,3%. Cette bonne orientation des tendances économiques, aussi bien
internationales que nationales, devrait braver les tensions que connaissent
certains foyers géopolitiques et qui pourraient s’enflammer à tout moment,
comme elle risquerait d’être contrariée par la forte évolution de la dette qui
caractérise aujourd’hui les économies de nombreux pays développés, affirment
les auteurs du rapport. Ces derniers
plaident pour une appréciation de l’économie nationale et de certaines de ses
composantes, selon une échelle décroissance à trois valeurs, à savoir A, B et
C. L’objectif est d’aider les décideurs à une meilleure lecture de l’évolution
de l’économie nationale pour une meilleure prise de décision.