Le PIB marocain devra bel et bien
évoluer en dessous de zéro. La dernière projection en date est celle du Centre
marocain de conjoncture (CMC) qui a revu sa prévision pour 2020 en moins d’un
mois de 0,8% à -3,2%. Rappelons que la Banque mondiale prévoit -1,7% et le FMI
(Fonds monétaire international) -3,7%.
Pour le CMC, cette contre-performance
résulterait d’une contraction de l’ensemble des secteurs «sous les effets
multiples déclenchés par la maladie du Covid-19, de la psychose et de la perte
de confiance en passant par les restrictions des déplacements et le confinement
pour arriver au stade de l’état d’urgence sanitaire». Le Centre indique qu’en
dehors de la branche des produits pharmaceutiques, du secteur du commerce et
des services non marchands, les autres secteurs subiront l’impact négatif du
Covid-19. Ainsi, le secteur agricole
verrait sa valeur ajoutée reculer d’environ 3% en raison de la sécheresse. Le
secteur de l’hébergement et la restauration fléchirait d’environ 25% en termes
de valeur ajoutée «tant la reprise serait lente et difficile». Idem pour les
services de transport (aérien, ferroviaire et routier), dont la valeur ajoutée
globale connaîtrait un «fléchissement conséquent», selon le CMC. L’industrie
extractive perdrait, quant à elle, de son tonus et connaîtrait un repli si la
situation reste en l’état.
Pour les industries manufacturières,
les économistes du Centre estiment que leur contribution à la croissance se
situerait en deçà de 1% du fait que certaines de ces activités peinent à
trouver des marchés ou sont bloquées par manque d’approvisionnement en matières
premières et produits intermédiaires. D’autres sont complètement à l’arrêt, comme
l’industrie automobile. À noter que Renault a annoncé, la semaine dernière, une
reprise partielle et progressive de son activité à Casablanca et Tanger.