Croissance: Le CMC prévoit moins de 1%

Les effets dévastateurs du coronavirus et la contre-performance du secteur agricole… deux événements qui fragilisent l’économie. Le Centre marocain de conjoncture (CMC) vient à son tour de publier ses prévisions de croissance: à peine 0,8%. Bank Al-Maghrib table sur un taux de 2,3%, un niveau identique à celui de l’année dernière mais inférieur aux prévisi...
Source : L’économiste
Posté Le : Mardi 31 mars 2020

L’ensemble des secteurs seraient en retrait sous les effets multiples déclenchés par la pandémie. En raison de la sécheresse, le secteur agricole devrait afficher une contraction de sa valeur ajoutée en volume d’environ 3%. La campagne agricole 2019-2020 déjà préoccupante se traduirait par une production céréalière qui ne dépasserait pas 40 millions de quintaux.

Les autres secteurs pâtiraient des dégâts causés par le coronavirus mais à des degrés divers allant du ralentissement à la baisse de l’activité. Dans le tourisme, la valeur ajoutée de l’hébergement et la restauration devrait fléchir d’environ 25% puisque la reprise serait lente et difficile. Les services de transport (aérien, ferroviaire et routier) connaîtraient une stagnation de leur valeur ajoutée globale.

L’industrie extractive subirait l’impact du rétrécissement des marchés extérieurs sous l’effet dépressif de l’économie mondiale. Le rythme de sa croissance pour 2020 serait amputé de moitié.  Pour le Centre marocain de conjoncture, la contribution des activités des industries manufacturières resterait modeste et se situerait en deçà des 2%. D’autant que certaines activités ont du mal à trouver des marchés ou sont bloquées par manque d’approvisionnement en matière première et produits intermédiaires. D’autres sont à l’arrêt comme la branche principale de l’industrie automobile.

Les économistes du  CMC anticipent la fin de la crise sanitaire au milieu de l’année et une reprise devrait se faire progressivement sans à-coups. Leurs avis sont mitigés en particulier par rapport à la baisse du taux directeur de Bank Al-Maghrib d’un quart de point. «Cette baisse ne produirait aucun effet immédiat sur l’économie réelle».

En revanche, la politique budgétaire accommodante initiée par la création du fonds spécial de gestion de la pandémie du coronavirus et la solidarité agissante pourraient faire éviter la faillite à plusieurs entreprises et sauver des emplois. Le Centre de conjoncture s’attend aussi à un redressement du prix du pétrole au milieu de l’année autour de 50 dollars et une inflation contenue à un niveau assez bas.

Autre hypothèse: avec l’élargissement de la bande des fluctuations, la parité du dirham pencherait plus vers une réévaluation vis-à-vis du dollar et connaîtrait une dépréciation par rapport à l’euro.