L’ensemble des secteurs seraient en
retrait sous les effets multiples déclenchés par la pandémie. En raison de la
sécheresse, le secteur agricole devrait afficher une contraction de sa valeur
ajoutée en volume d’environ 3%. La campagne agricole 2019-2020 déjÃ
préoccupante se traduirait par une production céréalière qui ne dépasserait pas
40 millions de quintaux.
Les autres secteurs pâtiraient des
dégâts causés par le coronavirus mais à des degrés divers allant du
ralentissement à la baisse de l’activité. Dans le tourisme, la valeur ajoutée
de l’hébergement et la restauration devrait fléchir d’environ 25% puisque la
reprise serait lente et difficile. Les services de transport (aérien,
ferroviaire et routier) connaîtraient une stagnation de leur valeur ajoutée
globale.
L’industrie extractive subirait
l’impact du rétrécissement des marchés extérieurs sous l’effet dépressif de
l’économie mondiale. Le rythme de sa croissance pour 2020 serait amputé de
moitié. Pour le Centre marocain de
conjoncture, la contribution des activités des industries manufacturières
resterait modeste et se situerait en deçà des 2%. D’autant que certaines
activités ont du mal à trouver des marchés ou sont bloquées par manque
d’approvisionnement en matière première et produits intermédiaires. D’autres
sont à l’arrêt comme la branche principale de l’industrie automobile.
Les économistes du CMC anticipent la fin de la crise sanitaire
au milieu de l’année et une reprise devrait se faire progressivement sans
à -coups. Leurs avis sont mitigés en particulier par rapport à la baisse du taux
directeur de Bank Al-Maghrib d’un quart de point. «Cette baisse ne produirait
aucun effet immédiat sur l’économie réelle».
En revanche, la politique budgétaire
accommodante initiée par la création du fonds spécial de gestion de la pandémie
du coronavirus et la solidarité agissante pourraient faire éviter la faillite Ã
plusieurs entreprises et sauver des emplois. Le Centre de conjoncture s’attend
aussi à un redressement du prix du pétrole au milieu de l’année autour de 50
dollars et une inflation contenue à un niveau assez bas.
Autre hypothèse: avec
l’élargissement de la bande des fluctuations, la parité du dirham pencherait
plus vers une réévaluation vis-à -vis du dollar et connaîtrait une dépréciation
par rapport à l’euro.