Mais le modèle économique qui a
permis au royaume d’afficher de bonnes performances, il y a quelques années,
montre ses limites. Face à cette situation, souligne L’Economiste dans sa
livraison du mardi 19 juin, les patrons d’entreprise réclament des réformes.
Des réformes nécessaires et corroborées par l’enquête réalisée auprès des chefs
d’entreprise par le Centre marocain de conjoncture (CMC). «Selon le sondage,
97,5% des chefs d’entreprise sondés sont unanimes: le modèle de développement
actuel a atteint ses limites et il doit nécessairement évoluer pour plus
d’efficacité. En revanche, ils sont seulement 2,6% de l’échantillon à penser le
contraire».
Et ce ne sont pas les clignotants
qui manquent pour montrer les limites du modèle. Les chefs d'entreprise
dénoncent, entre autres, la persistance des inégalités sociales et
territoriales, la faiblesse de la capacité de création d’emploi, la faible
diversification productive, l’insuffisance de la compétitivité, la faiblesse
des secteurs exportateurs et des rendements de l’investissement, la détérioration
des équilibres financiers...
Comment alors sortir de cette
conjoncture? La réponse des chefs d’entreprise se résume à la mise en place d’un
nouveau modèle économique.
D’après le quotidien, «plusieurs
scénarios sont proposés». Selon les résultats de l’enquête de CMC, «85,7%des
opérateurs sondés tablent sur une stratégie combinant le développement du
marché intérieur et l’intégration des marchés internationaux». D’autres
soulignent la nécessité d’axer le nouveau modèle vers les marchés extérieurs.
Ainsi, 28,6% des sondés proposent une stratégie de compétitivité, d’ouverture,
d’intégration des marchés internationaux et d’exportation». En outre, ils sont
75% à penser qu’il faut mettre l’accent sur le développement régional pour
réduire les inégalités.
Dans tous les cas, plusieurs leviers
doivent être actionnés pour accompagner le nouveau modèle choisi: renforcement
des compétences humaines, accélération des réformes structurelles, amélioration
de la gouvernance, développement des infrastructures, intensification de
l’investissement, amélioration de la compétitivité, facilitation de l’accès au
financement, autant d'éléments dont il faudra tenir compte.
En ce qui concerne le rôle de l’Etat
dans ce nouveau modèle de croissance, 66,7% des chefs d'entreprise souhaitent
qu'il revoie ses missions. Il ne doit plus intervenir dans l’économie en tant
qu’Etat développeur, mais se cantonner à un rôle de facilitateur, de
régulateur, de partenaire, d’accompagnateur, tout en fixant les choix
stratégiques.