“Cette
contreperformance économique devrait découler du retrait de l’ensemble des
secteurs sous les effets multiples déclenchés par la maladie du Covid-19, de la
psychose et de la perte de confiance en passant par les restrictions des
déplacements et le confinement pour arriver au stade de l’état d’urgence
sanitaire”, explique le CMC dans le 39ème numéro de sa publication “Info-CMC”.
En dehors
de l’Agriculture, qui devrait afficher une diminution de sa valeur ajoutée en
volume d’environ 3% en raison des conditions climatiques pernicieuses
enregistrées durant l’hiver, les autres secteurs devraient pâtir des dégâts
causés par le coronavirus et ce, à des degrés divers en accusant un
ralentissement ou carrément une baisse de l’activité, relève la même source.
“Le secteur
de l’hébergement et la restauration figure parmi les activités les plus
touchées. Sa valeur ajoutée en termes réels devrait fléchir d’environ 25% tant
la reprise serait lente et difficile”, fait savoir le CMC, estimant que les
services de transport aussi bien aérien, ferroviaire que routier devraient
marquer le pas et leur valeur ajoutée globale afficherait une stagnation en
glissement annuel.
Quant au
secteur de l’industrie extractive, ladite publication indique qu’il devrait
subir l’impact du rétrécissement des marchés extérieurs induit par le mouvement
dépressif de l’économie mondiale. Le rythme de sa croissance pour 2020
connaîtrait un ralentissement et serait amputé de moitié comparativement avec
celui de l’année écoulée qui serait de l’ordre de 5%.
Dans cette
texture anticipée de la croissance de l’économie nationale pour l’année 2020,
la contribution des activités des industries manufacturières resterait modeste
et se situerait en deçà des 2% aux termes de l’année, souligne le CMC.
Et d’ajouter:
“Aujourd’hui, certaines de ces activités peinent à trouver des marchés ou sont
bloquées par manque d’approvisionnement en matière première et produits
intermédiaires, tandis que d’autres sont complètement à l’arrêt comme la
branche principale de l’industrie automobile”.
Les
prévisions exploratoires du CMC pour l’économie marocaine sont basées sur des
hypothèses qui sont conditionnées par les développements rapides des événements
et par voie de conséquence demeurent assez fragiles.
En effet,
le centre part des hypothèses que “la crise sanitaire prendrait fin au milieu
de l’année et la reprise devrait se faire progressivement sans à-coups”, que
“la campagne agricole 2019-2020 assez sèche produirait un affaissement notable
de la production céréalière qui ne dépasserait guère les 40 millions de
quintaux” et que “la baisse du taux directeur de Bank Al Maghreb d’un quart de
point ne produirait aucun effet immédiat sur l’économie réelle”.
Il estime
également que “la politique budgétaire largement accommodante initiée par la
création du Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du coronavirus et la
solidarité agissante des marocains pourrait bien faire éviter la faillite à un
bon nombre d’entreprises et sauver des emplois”.
Les autres
hypothèses conventionnelles, qui se trouvent derrière ce scénario, tablent sur
un redressement du prix du pétrole au milieu de l’année pour se stabiliser
autour de 50 dollars après la chute qu’il a accusé au dessous de la barre des
30 dollars.
Elles
supposent que l’inflation resterait contenue à un niveau assez bas et présument
qu’avec l’élargissement de la bande des fluctuations possibles concernant les
termes de change, la parité du dirham pencherait plus vers une réévaluation
vis-à-vis du dollar et connaîtrait une dépréciation par rapport à l’euro.