Autrement dit, il ne faut pas
s’attendre, en cas de reprise économique, à des effets spectaculaires sur
l’emploi et, partant, à une réduction importante du chômage. Le redémarrage du
processus productif s’effectuera d’une manière sélective, en fonction des
potentialités des secteurs, de la taille et l’ancrage de l’entreprise ainsi que
l’état de santé des économies environnantes.
L’effet pluviométrie et une campagne
agricole qui s’annonce intéressante expliquent certes l’optimisme par rapport Ã
la reprise de la croissance. Mais dans le non-agricole, plusieurs secteurs
pâtissent toujours des répercussions économiques de la crise sanitaire. Le
tourisme et son écosystème, le textile, culture et loisir, l’événementiel, le
transport, les BTP… attendent la reprise des commandes et la fin de la crise
sanitaire qui dépend à son tour de la disponibilité des vaccins.
L’année dernière, le PIB s’est
contracté de 7%, ce qui s’est traduit par une perte de 432.000 emplois malgré
le déploiement d’un dispositif massif de soutien aux entreprises. Elle s’est
également caractérisée par l’écroulement du volume horaire de travail,
l’aggravation du sous-emploi et du chômage. Une situation induite par deux événements :
l’impact de la crise sanitaire et de la sécheresse.
Les pertes les plus importantes ont
été observées au niveau de l’agriculture, forêt et pêche (273.000), suivis des
services (107.000), devant l’industrie et artisanat (37.000) et fermant le pas
avec les BTP qui ont perdu près de 9.000 postes d’emploi, majoritairement en
milieu urbain… Ce qui a contribué à gonfler le stock des chômeurs de 322.000
actifs et à la sortie du marché de l’emploi des découragés, soit les personnes
qui ont cessé de chercher activement un emploi. Ces derniers ne sont plus
comptabilisés en tant que chômeurs mais classés comme inactifs.
Pour les experts du CMC, les
mécanismes de relance budgétaire doivent prêter une attention particulière à la
sauvegarde des revenus, particulièrement par un soutien à la régénération des
emplois perdus. Le tout dans une protection combinée des ménages et des
entreprises.
L’Etat a ainsi un rôle important Ã
jouer pour «tonifier la demande globale et se servir de l’investissement public
comme locomotive et pour pallier les déficiences des entreprises, toujours
substantielles, en 2021». L’immunisation du marché du travail est liée à un
regain de santé de l’économie qui dépend lui-même des réformes
institutionnelles.