Les entreprises marocaines
requièrent une ouverture commerciale accrue avec l’Union Européenne dont le
partenariat avec le Maroc s’avère positif. C’est ce que révèle l’enquête menée
par le Centre marocain de conjoncture (CMC) au cours du premier trimestre 2022,
auprès d’un échantillon représentatif des chefs d’entreprise marocains.
Objectif : recueillir leurs opinions sur le partenariat Maroc-UE.
Les pistes d’amélioration
Toutefois, si ces chefs d’entreprise
émettent ce souhait, c’est parce que 59% parmi eux expriment un degré de
satisfaction moyen quant à l’évaluation des relations économiques et
commerciales qui relient le Maroc aux pays du Vieux continent. 38,5% seulement
ont déclaré qu’elles sont élevées, d’où l’intérêt de les renforcer. En effet,
60% des entreprises sondées restent favorables au renforcement des relations
bilatérales que 54,8% qualifient de positives pour leurs business.
Dans le même esprit, le rapport du
CMC relève que 62,5% des personnes touchées par l’enquête mentionnent en
premier lieu la création davantage d’opportunités commerciales, en termes de
perspectives d’avenir à améliorer. La politique d’investissement est citée Ã
hauteur de 60%. Viennent ensuite le transfert de technologies et la recherche
et développement avec, respectivement, 50% et 47,5% des avis exprimés, bien
qu’elle ne représente pas une priorité pour 52,4% des industriels. Tandis que
62,5% des participants à l’enquête désignent la politique de transfert
technologique comme étant importante.
Dans la même perspective, les
orientations futures montrent que le renforcement du statut avancé et du
dialogue politique est classé au premier rang par 22,5% des industriels et au
deuxième rang par 27,5% des sondés. 20% des participants à l’enquête le placent
au troisième rang contre 30% qui le situent à la quatrième position. La
priorité relative à la restructuration du partenariat actuel, avec
l’accélération du processus de convergence, n’est exprimée que par 20% des
interrogés. Même constat quant à la consolidation du partenariat intégré
UE-Méditerranée-Afrique : ils sont seulement 12,5% à considérer cet aspect
prioritaire.
L’appréciation par domaine
Hormis l’ouverture commerciale
prônée par la grande majorité des chefs d’entreprise, la politique d’investissement
figure par les améliorations à apporter pour une meilleure profitabilité en
faveur de l’entreprise marocaine. Le dépouillement des résultats a révélé que
50% des avis émis favorisent ce volet. En revanche, la politique de
relocalisation a été décrédibilisée par une majorité écrasante, soit 88%.
Par rapport à la partie de l’enquête
relative au développement de l’activité de l’entreprise au-delà des frontières
européennes, les données dénotent une quasi-totalité de sondés qui y sont
favorables. Et pour ces 92,5%, la coopération devrait s’étendre principalement
à l’Afrique. L’intérêt est également porté aux pays d’Asie ainsi qu’aux pays
Arabes (48,6%). Les pays d’Amérique accaparent 40,5% du total. Néanmoins,
l’étude du CMC s’est également enquise de la perception des chefs d’entreprise
à l’égard de ce partenariat, et ce par domaine.
Concernant le dialogue politique, il
est considéré comme moyen par presque 63% des enquêtés et 25,7% estiment qu’il
est soutenu, contre 11,4% qui le jugent faible. La coopération scientifique et
technique n’est pas mieux perçue. 59,5% des enquêtés la considèrent comme
moyenne, 10,8% la trouvent élevée et 29,7% ont déclaré que le partenariat dans
ce domaine est faible. Le même résultat se dégage pour le domaine de l’éducation
et la formation dont le partenariat demeure moyen pour 46,2% des patrons.
Le secteur agricole sort du lot avec
un degré de satisfaction qui avoisine les 72% avec seulement 9,1% des enquêtés
qui considèrent la coopération élevée. Le secteur industriel se distingue aussi
avec une appréciation moyenne de 44% (39% estimant que ce partenariat est
élevé). Côté infrastructures, 17,1% des chefs d’entreprise ont déclaré que la
coopération dans ce domaine est élevée contre 14,3% qui la jugent faible tandis
que la grande majorité, soit 69% estiment que celle-ci reste moyenne. La santé
ne déroge pas à la règle. La collaboration bilatérale demeure en deçà des
espérances.
En effet, 50% des enquêtés jugent la
coopération moyenne, alors que 42% parmi eux l’estiment faible. Le volet
culturel a également été intégré dans le sondage. Le ressenti qui s’en dégage
valorise l’accord en question. En effet, 44,4% annoncent qu’il est moyen et 31%
le jugent élevé. Par ailleurs, les avis sur le partenariat concernant la
mobilité migratoire sont mitigés. Plus de 51% des participants à l’enquête la
considèrent comme faible et 40,5% la trouvent moyenne. In fine, le ressenti
global des entreprises marocaines concernant ce partenariat peut être considéré
comme moyen. Un constat corroboré par un taux de satisfaction de 55% contre un
retour peu satisfaisant de la part de 45% des sondés. Mais les industriels
s’attendent à un développement futur plus favorable.