Selon les principaux indicateurs
économiques estimés pour le deuxième trimestre, « hors agriculture, l’activité
aurait légèrement ralenti, affichant un accroissement de 3%, au lieu de 3,3% au
trimestre précédent, pénalisée notamment par la décélération de la valeur
ajoutée minière », a relevé l’organisme public dans une note rendue publique
récemment.
Dans sa note, le HCP a fait savoir
qu’en dépit de la légère décélération des échanges mondiaux, la demande
étrangère adressée au Maroc serait restée bien orientée au cours du deuxième
trimestre de cette année. Portée par l’accroissement des importations des pays
de la zone euro, elle aurait réalisé une progression de 5% en variation
annuelle, a-t-il précisé.
« Dans ce contexte, les exportations
de biens, en augmentation estimée à 13,9%, auraient continué à profiter de la
bonne performance des expéditions du secteur automobile, dans ses segments
construction et câblage. Ces dernières auraient contribué pour près de 5,4
points au renforcement des exportations globales, suivies par les ventes des
secteurs aéronautique, agricole et de la confection », a souligné le HCP.
En ce qui concerne les exportations
de phosphates et de leurs dérivés, le Haut-commissariat a indiqué qu’elles
auraient connu un retournement à la hausse avec une contribution positive de
4,7 points, après un premier trimestre morose, profitant de la hausse des cours
mondiaux des dérivés de phosphate, notamment le DAP et le TSP (13% et 16,3%,
respectivement).
S’agissant des importations, les
données recueillies tendent à montrer qu’elles auraient crû de 9,2%, en
variation annuelle alors que la facture énergétique continuait de grever la
balance commerciale, contribuant pour près de 3,5 points à cette augmentation,
en liaison avec le renchérissement des cours mondiaux des produits
énergétiques.
Il ressort aussi des mêmes données
que « les importations, hors énergie, auraient été alimentées par les
acquisitions des biens d’équipement industriel, des biens de consommation et des demi-produits », selon le HCP.
A noter qu’au deuxième trimestre
2018, la consommation finale des ménages aurait ralenti par rapport à la même
période de l’année précédente. Elle se serait accrue de 2,9%, en volume,
contribuant pour environ +1,7 point à la croissance globale du PIB, au lieu de
+2,7 points un an plus tôt.
Dans sa note, le HCP a également
noté que « les dépenses de consommation auraient continué de profiter aux
produits importés; les importations de biens finis de consommation auraient
progressé d’environ 6,3%, en glissement annuel. Pour sa part, la consommation
des administrations publiques se serait affermie de 2,6%, sous l’effet d’une
hausse des dépenses de fonctionnement ».
La même source fait état de la
progression de la formation brute de capital (FBC), en volume, de 3,4%, durant
cette période, contre +2,8% une année auparavant. Ce qui représente une
contribution de près de +1,2 point à la croissance du PIB.
Quant à l’investissement public en
infrastructures de base, il « se serait renforcé par rapport à l’année
précédente, tandis que l’investissement en bâtiment aurait poursuivi son
ralentissement entamé depuis la mi-2012 ».
A propos de l’activité agricole, le
HCP a relevé une progression à un rythme plus soutenu qu’attendu au deuxième
trimestre 2018 attribuée notamment à l’amélioration des perspectives de
récoltes des cultures printanières.
Si tout indique que la croissance de
la production animale aurait été dopée durant cette période, l’activité avicole
aurait affiché en revanche un sensible ralentissement dès le début de l’année
2018, a constaté le Haut-commissariat.
Ainsi, « au total, la valeur ajoutée
agricole aurait progressé de 3,1%, au deuxième trimestre 2018, en variation
annuelle, après avoir crû de 2,5% un trimestre auparavant », a-t-il souligné.
Contribuant pour près de 1,6 point Ã
la croissance globale du PIB, le secteur tertiaire aurait continué de soutenir
l’activité économique, alors que la contribution du secteur secondaire à la
croissance économique globale aurait reflué à 0,6 point.
Dans l’ensemble, le HCP a soutenu
que « le PIB non-agricole se serait accru de 3%, au deuxième trimestre 2018, au
lieu de +3,3% un trimestre auparavant».
A noter que les prix à la
consommation auraient progressé de 2,6%, au deuxième trimestre 2018, se situant
à leur niveau le plus haut depuis l’année 2008 ; et la croissance de la masse
monétaire aurait ralenti à 5%, en glissement annuel, au lieu de +5,5%, un
trimestre auparavant.
Enfin, toutes les données tendent Ã
montrer que « le marché des actions aurait renoué avec la baisse au cours du
deuxième trimestre 2018, pâtissant du repli des cours d’une grande partie des
valeurs cotées », a fait remarquer le HCP. Et ce en dépit d’un environnement
relativement propice à l’investissement en bourse, caractérisé par un niveau
modéré des taux d’intérêt, a-t-il souligné.