Tout n’est pas qu'une question de
moyens. L’implémentation de la régionalisation dans le cadre des mesures
prévues par la loi de Finances 2018 vient une nouvelle fois le prouver. Malgré
les efforts d’investissements importants entamés ces dernières années, et
renforcés dans le cadre de la dernière mouture du Budget, le taux moyen
d’exécution de ces dépenses, notamment au sein des collectivités territoriales,
reste assez faible. Un décalage des réalisations par rapport aux prévisions est
également un point faible dans l’exécution des budgets des régions. Ce constat
est celui du Centre marocain de conjoncture (CMC) dans le cadre de sa dernière
lettre mensuelle, consacrée à la loi de Finances 2018. Selon le CMC,
l’investissement public se caractérise par une faible productivité et, par
conséquent, par un impact modeste sur la croissance et le développement des
régions et du pays en général. De plus, la présence de plusieurs intervenants
dans la réalisation des investissements publics au niveau régional, à savoir
l’État, les entreprises et établissements publics (EEP) et les collectivités
territoriales, soulève le problème de convergence et d’intégration des
différentes stratégies politiques publiques régionales de développement ainsi
que la pertinence des choix d’investissement. Les télescopages constatés dans
la mise en œuvre des objectifs assignés est l’un des points d’achoppement
relevés. «D’où la nécessité d’investir selon une répartition régionale qui
tienne compte des disparités et la mise en cohérence des différentes stratégies
sectorielles permettant une meilleure gestion et une bonne gouvernance de la
politique d’investissement», propose le CMC.
Solutions
Parmi les propositions de
l’Observatoire national de l’économie marocaine figurent la mise en place d’un
nouveau système de gestion des investissements publics et une banque de données
sur les projets d’investissements. L’objectif est d’accompagner les
collectivités territoriales dans le choix des investissements nécessaires Ã
leur développement et indispensables pour l’éradication des disparités
régionales. Ce faisant, les collectivités pourront répondre au besoin accru de
nombreuses régions en matière d’accès aux services sociaux de base (santé,
éducation, culture). Il s’agit aussi de renforcer la qualité de ces
investissements, à travers une meilleure sélection de projets et un filtrage
basé sur des études de faisabilité et d’assurer leur réalisation dans les
délais requis. De même, pour permettre aux collectivités territoriales de
contribuer au développement économique et social du pays, le CMC recommande de
faire de l’investissement public un catalyseur de l’investissement privé qui
est générateur d’emplois et de croissance à long terme. Dans ce sens, les
centres régionaux d’investissements doivent jouer leur rôle d’incitateur et
d’accompagnateur des investissements privés nationaux et étrangers tout en
veillant à l’encouragement des partenariats public-privé.