Le Centre Marocain de Conjoncture
(CMC), que dirige Habib El Malki, vient de publier un spécial portant sur «Le
partenariat public–privé: Mécanismes et productivité». Les principaux axes de
cette lettre mensuelle tournent aussi bien autour du rôle du secteur public
dans le processus de croissance endogène et du rôle stratégique de l’Agence
Nationale de Gestion des Participations de l’État que de la gouvernance de
l’investissement public, sans oublier de mettre l’accent sur la forte
dépendance du secteur public vis-à -vis du budget de l’État pour conclure,
enfin, sur les perspectives du Partenariat Public-Privé (PPP) dans le cadre du
Nouveau modèle de développement.
Pour les analystes du CMC, le
secteur public, au Maroc, comme partout ailleurs à travers le monde, joue un
rôle essentiel dans la promotion du développement économique et social du pays.
Au Maroc, ce secteur a fait l’objet de plusieurs réformes. Mais en dépit de
tous les efforts consentis, des insuffisances persistent. Ces dernières
concernent l’organisation, les performances et la gestion de l’ensemble de ses
composantes, plus particulièrement les Etablissements et les Entreprises
publics. Ces entités opèrent dans des activités stratégiques de l’économie
nationale ayant en général pour ultime but la satisfaction des attentes du
public en matière d’efficacité des services et de transparence. Les efforts
accomplis dans ce sens n’ont pas produit tous les effets escomptés. Leurs
structures de gouvernance ne sont pas suffisamment intégrées, mal préparées
pour répondre aux besoins sans cesse changeants des citoyens et leurs
performances restent en deçà des attentes.
Gestion stratégique de
l’actionnariat public
Rappelons que le secteur public a
connu un développement soutenu ces deux dernières décennies sous l’impulsion de
la dynamique économique. Ce secteur, qui recouvre des activités très
diversifiées englobant, outre les secteurs à caractère social, l’agriculture,
les mines, l’énergie, les infrastructures et l’environnement, participe, Ã
hauteur de 8% du PIB, présente un important potentiel d’investissement et
génère plus d’un demi-million de postes d’emplois. Néanmoins, pour les experts
du CMC, «le développement de ce secteur a commencé à donner des signes
d’essoufflement liés à l’apparition de multiples dysfonctionnements qui
tiennent pour l’essentiel à son dimensionnement par rapport aux besoins, à son
mode de gouvernance et à sa forte dépendance des finances de l’État».
La loi portant réforme du secteur
public promulguée en 2021 est venue répondre à certaines des insuffisances du
secteur en le dotant d’un cadre juridique qui organise ses activités et permet
la rationalisation de sa gestion et l’amélioration de son système de
gouvernance. La création de l’Agence nationale de gestion stratégique des participations
de l’État dans la foulée de la promulgation de la loicadre sur le secteur
public s’inscrit, d’ailleurs, dans cette dynamique de réforme. A travers cette
structure, les pouvoirs publics visent la consolidation des instruments
d’intervention de l’État et organiser leur programme d’action dans un cadre
institutionnel permettant une gestion stratégique de l’actionnariat public.
Abordant les perspectives du PPP
dans le cadre du Nouveau modèle de développement, les analystes du CMC,
considèrent que son application dans le domaine économique et social est
tacitement réputée efficiente. Le mécanisme PPP permettrait, selon cette
vision, au secteur public de bénéficier de la maîtrise des instruments de
productivité propres au secteur privé, en contrepartie d’une plus large
ouverture, pour ce dernier, à la réalisation des tâches habituellement
réservées à l’État. Ce faisant, il est censé assurer une meilleure
compétitivité et partant, une élévation de la croissance, qui pourrait induire
une amélioration du niveau de vie des populations.