En effet, les résultats des
simulations effectuées montrent que l’économie nationale dispose d’un potentiel
de croissance important. L’importance de l’écart à combler entre croissance
potentielle et croissance effective laisse une grande marge de manœuvre à la
politique économique, soutient le CMC. En retenant les hypothèses les plus
faibles, la projection du CMC estime que la croissance potentielle pour les
quinze prochaines années devrait varier dans une fourchette allant de 5,3 à
5,5%. Cette même croissance potentielle pourrait se hisser à 7,3% dans les
hypothèses les plus favorables en termes d’accumulation du capital et de gains
de productivité. À la lumière de ces simulations prospectives, constate le CMC,
le Maroc dispose de réelles potentialités pour s’engager dans une dynamique
d’émergence, la seule capable de lui assurer, à terme, la convergence vers des
standards de revenus et de niveau de vie plus avancés. Les simulations du CMC
mettent en évidence d’importantes marges d’amélioration.
La différenciation des scénarios
considérés tient aux configurations retenues à l’horizon de la projection pour
les principales variables agissant sur la demande, à savoir la demande
extérieure, les prix de l’énergie et des matières premières, l’investissement
public, la fiscalité, l’endettement public, le taux d’intérêt, les termes de
l’échange, la parité monétaire, la dynamique des salaires, la productivité et
la production active. La principale conclusion qui ressort du modèle de
croissance établi par le CMC est que l’économie nationale peut réaliser, dans
l’hypothèse du scénario d’émergence, une croissance de l’ordre de 6,5% sur le
long terme. Cette perspective, poursuit le CMC, permettrait en l’absence de
toute perturbation de réduire de façon significative le chômage et ramener son
taux à une moyenne de 7,5% sur le long terme. Elle permettrait également de
ramener le ratio du solde budgétaire au PIB à des niveaux plus soutenables. En
définitive, les efforts déployés actuellement par les pouvoirs publics doivent
être poursuivis pour établir les conditions nécessaires à une croissance forte
et durable. «Des progrès sensibles sont encore attendus pour mieux structurer,
moderniser et rendre l’économie nationale plus compétitive, à même de relever
les défis de l’avenir», conclut le CMC.