Le Centre Marocain de Conjoncture
vient d'annoncer, via un communiqué, la parution de sa dernière publication
mensuelle « Maroc Conjoncture » n° 337. Il s’agit d’un spécial portant sur : «
Climat des affaires : Atouts et mesures d’amélioration », dont voici les principaux axes :
Le Commerce mondial : reprise forte
mais inégale après le choc causé par la pandémie
Les perspectives du commerce mondial
se sont améliorées avec un commerce des marchandises qui a progressé plus vite
que prévu au second semestre de l’an dernier, et qui dépasse son niveau d’avant
la pandémie. Selon les nouvelles estimations de l’OMC, le commerce mondial des
marchandises en volume devrait augmenter de 8,0% en 2021 après avoir baissé de 5,3%
en 2020. Le commerce de services (tourisme, transport) devrait demeurer morose
tant que la pandémie n’est pas maitrisée partout.
Les risques à court terme qui pèsent
sur les prévisions penchent fermement vers la dégradation et sont centrés sur
des facteurs liés à la pandémie, par exemple une production et une distribution
insuffisantes de vaccins ou l'émergence de nouvelles souches de COVID 19 résistantes
aux vaccins.
Relocalisation Industrielle en
Europe : Quel positionnement du Maroc face aux PECO ?
La dynamique de relocalisation
industrielle amorcée depuis quelques années semble s’orienter vers
l’intensification comme conséquence des incertitudes post-pandémiques. Les
principales économies de l’Europe occidentale figurent parmi les premiers
acteurs de ce mouvement de reflux d’investissements entrepris depuis plusieurs
années en Asie et dans les autres foyers de croissance dans le monde. Les pays
de l’Europe centrale et orientale (PECO) se positionnent, de par leur proximité
mais aussi leur attractivité, comme
l’une des destinations privilégiées pour cette nouvelle vague d’investissements
directs étrangers. Face à la concurrence des PECO, le Maroc ne manque pas
d’atouts. Outre l’avantage géographique, les progrès enregistrés par le Maroc
dans le classement international relatif au climat des affaires renforcent son
positionnement en tant que destination de plus en plus attractive pour les investissements
internationaux, y compris les investissements de relocalisation.
Tourisme : Une activité mal au point
Le secteur du tourisme a été
lourdement affecté par la crise du coronavirus déclenchée en 2019. La pandémie
et les mesures prises pour la contenir ont mis à mal cette activité considérée
comme l’un des principaux vecteurs potentiel de propagation du virus à travers
le monde. Son bilan en 2020 et au début 2021 est catastrophique. Son coût de
soutien très élevé et les incertitudes persistantes rendent son redémarrage
complexe et remettent en cause la capacité des gouvernements et des
consommateurs à résister longtemps à ce choc qui a fortement ébranlé leur
confiance. Mais tout le monde s’accorde pour dire que cette crise est aussi
l’occasion de revoir le modèle actuel du tourisme pour en faire un véritable
moteur de développement.
Le Maroc dans le Doing Business :
Pour un destin attractif de l'entreprise 2025
L'entreprise, dans sa vocation
investissement, représente la clé de voûte de toute aspiration de mise en place
des conditionnalités du développement économique et social. Des
conditionnalités dont les plus importantes sont édictées par la Banque mondiale
qui a introduit un système de scrolling, Doing business, pour mesurer et
classer la performance de 190 pays en quête des meilleures pratiques
institutionnelles, législatives et réglementaires régissant l'environnement des
affaires. Une appréciation établie selon l'agrégation d'un ensemble
d'indicateurs permettant de saisir le degré de protection des investisseurs
minoritaires, l'accessibilité au crédit, la responsabilité des administrateurs,
la facilité des poursuites et des droits des actionnaires et autre transparence
des entreprises… Etant entendu qu'un niveau appréciable de la combinaison de
l'ensemble de ces contenus impacterait positivement à la fois l'investissement
et la productivité globale des facteurs de production. Le climat des affaires
ainsi amélioré favorisait, de façon concomitante, le recours aux nouvelles
technologies et la valorisation du capital tant humain que matériel.
La protection sociale : Entre
préalables et durabilité du projet
Sur le chemin des grands chantiers,
le Maroc emprunte un nouveau sentier correspondant à la généralisation de la
protection sociale.
Un défi de taille et d'aspiration Ã
la cohésion sociale, la préservation de la dignité des citoyens, la
restructuration du secteur informel et l'amélioration des conditions de vie des
marocains. Par cette orientation, le Royaume adhère à la recommandation de
l'OIT traitant de la protection sociale, en adoptant l'Agenda relatif aux
Objectifs du développement durable (ODD) qui ciblent, entre autres, l'élargissement
de la couverture de la protection sociale. Dans cette lignée, une série de
réformes a vu le jour, dont les plus notables ont trait à la couverture
médicale de base, par l'introduction de l'assurance maladie obligatoire (AMO),
à la mise en place du Système d'assistance médicale (RAMED), à l'extension de
l'assurance-maladie et du régime de retraite aux travailleurs indépendants
non-salariés, ainsi qu'à l'instauration d'instruments de transferts monétaires
au profit de certaines catégories de populations démunies.
Décision économique : réinterroger
la statistique officielle
Le rôle de l'information en général
et de l'information statistique en particulier est crucial pour le décideur
économique. Les données chiffrées ainsi que les cadres et les outils qui les
maintiennent en cohérence ont pris une place prépondérante dans les montages
des stratégies des entreprises et se sont imposées comme point nodal
incontournable des prises de décisions en matière de politique économiques,
sociales et environnementales. L'intérêt porté aux statistiques et aux
indicateurs qui en sont issus découle aussi de leur utilisation pour évaluer
les politiques publiques.