Le Centre marocain de conjoncture
prévoit désormais une contraction de -6,6% contre -6,2% annoncée en juin. Ses
hypothèses ont été réajustées à la lumière de l’évolution de la pandémie et de
ses impacts. Les inquiétudes augmentent avec la hausse du nombre quotidien
d’infections à la Covid-19 et du nombre journalier de décès.
Les comptes trimestriels affichent
une tendance baissière de l’activité avec -15% et -8,7% respectivement pour les
deuxièmes et troisième trimestres et un fléchissement de 5,5% attendu au
quatrième trimestre 2020. L’indice de confiance des ménages est à son plus bas
niveau depuis 2008. Il a chuté au troisième trimestre à 60,6 points contre 74,8
à la même période en 2019.
Sans vouloir être «alarmiste», le
CMC souligne l’urgence de la mise en place des mesures de relance pour faire
face à la situation : celle-ci «interpelle les responsables politiques et
les opérateurs économiques et réclame des actions concrètes sans délai non
seulement pour corriger les déviations négatives provoquées par la Covid-19,
mais pour engager une véritable relance susceptible de mettre sur les rails
l’économie nationale là où elle a commencé sa pause en 2019».
Sans oublier de rappeler la timidité
et le manque d’audace de la loi de finances rectificative, les économistes du
CMC soulignent que le plan de relance, ses grandes orientations, ses priorités
et ses instruments de gestion sont clairement définis et tracés et couvrent les
défis et challenges à relever dans l’immédiat et à terme.
Reste la célérité de sa mise en
œuvre qui devrait emporter l’adhésion de l’ensemble des intervenants dans un
esprit de responsabilité où l’intérêt national prime. Le tout en écartant «les
tergiversations sur des aspects et des considérations politiques conjoncturels
liés aux échéances électorales. Dans ces circonstances perturbées et
déprimantes, le lancement précoce du programme et le calendrier de ses
réalisations importent beaucoup pour la valorisation des effets escomptés».
L’enveloppe globale dédiée à la
relance de l’économie et de l’emploi s’élève à 120 milliards de DH. Elle
servira à contrecarrer le choc économique provoqué par la crise aussi bien sur
l’offre que sur la demande. Cette enveloppe comprend deux composantes.
La première est destinée à assouplir
les conditions de financement des entreprises et à soulager leur trésorerie.
Elle porte sur un montant de 75 milliards de DH sous forme de crédits garantis
par l’État. La seconde composante de 45 milliards soit l’équivalent d’environ
60% du budget d’équipement de l’État servira à financer des projets dans des
secteurs comme l’agriculture et le tourisme ou dans des domaines prioritaires.