"Dans l'hypothèse d'un
redressement progressif du cycle climatique et d'une avancée sur la voie de la
consolidation de l'environnement international, les pronostics les plus
plausibles pour l'économie nationale s'attendent à un léger redressement du
cycle de croissance au terme de l'année 2025 avec un taux moyen pouvant
atteindre, selon les hypothèses les plus probables, 3,8%", lit-on dans
cette publication consacrée à l'évaluation des impacts des mesures prises dans
le budget 2025.
D'après la même source, cette perspective
s'inscrit nettement en retrait par rapport à la configuration prévisionnelle
retenue dans le projet de loi de Finances (PLF) qui retient pour l'exercice Ã
venir une croissance de 4,6% Ã la faveur d'un redressement du secteur agricole,
avec une stabilisation des prix de l'énergie, un retour à des niveaux modérés
de l'inflation et une reprise soutenue de la demande extérieure, rapporte la
MAP.
"Force est de constater que,
compte tenu de la persistance des facteurs d'instabilité qui marquent encore
l'environnement international, les hypothèses du cadre macroéconomique se
révèlent, pour le moins, incertaines comme il ressort des orientations
actuelles de l'environnement économique tant au niveau interne
qu'externe", relève le CMC.
En outre, le Centre estime que
l'analyse de la programmation budgétaire et de ses principales composantes,
tant en ce qui concerne le volume des ressources, l'affectation des dépenses,
l'effort d'investissement ou encore la structure de la fiscalité, doit être
conduite par référence au cadrage macroéconomique pertinent pour l'exercice Ã
venir.
Au volet des ressources, le budget
prévisionnel table sur des recettes ordinaires de 368,8 milliards de dirhams
(MMDH), en accroissement de 18,5% par rapport à l'exercice précédent sous la
forte progression des impôts directs et indirects et des taxes assimilées.
"Sachant que l'essentiel de ces
recettes est lié au cycle économique et sa performance avec un coefficient
d'élasticité assez significatif, cette perspective semble marquer un certain
écart par rapport à la tendance prévisible de l'activité telle qu'elle ressort
des éléments précédents", fait remarquer le CMC. Du côté des dépenses, le
budget de fonctionnement, incluant les dépenses du personnel et les dépenses de
matériel, enregistre la plus forte progression avec un total de 321 MMDH
(+14,9%).
Cette évolution s'explique par la
forte progression des charges communes liées au système de compensation et aux
régimes de retraite, mais aussi par l'alourdissement des charges de personnel
avec les dernières revalorisations salariales arrêtées dans le cadre du
dialogue social. L'autre composante importante des dépenses correspond aux
intérêts et commissions relatives à la dette publique, dont le montant prévu
pour 2025 s'établit à 45 MMDH (+18%).
Par ailleurs, le CMC souligne que la
configuration du budget prévisionnel doit être appréciée sur la base des effets
multiplicateurs attendus des principales dispositions budgétaires arrêtées,
précisant que l'effet multiplicateur consolidé se situe à 0,9% du PIB (produit
intérieur brut).
La dynamique du multiplicateur,
explique-t-il, permet de mettre en évidence les effets induits sur la
configuration de l'équilibre des biens et services à partir d'une évaluation de
l'incidence des principales dispositions budgétaires sur les agrégats de
consommation, d'investissement et des flux des échanges.
Parallèlement au volet économique,
le projet de budget se fixe comme priorité le renforcement des piliers de
l'Etat social dans ses multiples dimensions, impliquant notamment la refonte du
système national de santé, la poursuite des efforts de généralisation de
l’assurance maladie obligatoire (AMO), la mise en œuvre du régime d'aide
sociale et l’élargissement de l'affiliation aux régimes de retraite, rappelle le
CMC.
Et d'ajouter : "Les
préoccupations sociales du budget portent également sur le renforcement des
capacités du système éducatif à différents niveaux, l'amélioration des
conditions d'accès à un habitat décent et la promotion de l'emploi".
Outre les mesures incitatives de
soutien au système productif à travers l'amélioration du climat des affaires et
la promotion de l'investissement, la programmation budgétaire prévoit une série
de programmes visant l'amélioration de l'efficacité des dispositifs de promotion
de l'emploi et de soutien aux très petites, petites et moyennes entreprises
(TPME).
Dans ce sens, le CMC indique que si
les options de politique économique qui ressortent du projet de budget
s'inscrivent globalement dans le cadre de la nouvelle stratégie de
développement adoptée pour les années à venir, force est de constater que leur
mise en œuvre demeure tributaire de la disponibilité des ressources financières
suffisantes pour l’exécution des différents volets du programme d'action
retenu.
Pour le Centre, la question du
financement du budget revêt, ainsi, toute son importance compte tenu des
engagements pris en matière de soutenabilité des comptes publics dans un
contexte conjoncturel fluctuant.