La situation est grave. A tel point
que le Centre Marocain de Conjoncture (CMC) dévoile des prévisions de
croissance nulle ou quasi-nulle (à peine 0,8%), rapporte L’Economiste dans son
édition en ligne. Le journal, qui se base sur le dernier rapport du CMC,
signale un retrait de l'ensemble des secteurs sous l'effet de la pandémie. La
sécheresse n’arrange pas les choses non plus, puisque «le secteur agricole
devrait afficher une contraction de sa valeur ajoutée en volume d’environ 3%».
Les autres secteurs ne seront
apparemment pas épargnés. «Dans le tourisme, la valeur ajoutée de l’hébergement
et la restauration devrait fléchir d’environ 25%, puisque la reprise sera lente
et difficile». Les services de transport (aérien, ferroviaire et routier)
devraient mieux s’en sortir, avec une stagnation de leur valeur ajoutée
globale. «L’industrie extractive subirait l’impact du rétrécissement des
marchés extérieurs sous l'effet dépressif de l’économie mondiale», ajoute le
journal. Ainsi, la contribution des activités des industries manufacturières ne
devrait pas même atteindre 2%. A cela, il faut ajouter les activités qui ont du
mal à trouver des marchés ou sont bloquées par manque d’approvisionnement en
matières premières et produits intermédiaires.
La fin de la crise sanitaire est
attendue pour le milieu de l’année. Une reprise devrait se faire
progressivement, sans à-coups, pour le CMC. Les économistes pensent que la
baisse du taux directeur de Bank Al-Maghrib ne produira aucun effet immédiat
sur l’économie réelle. Ils estiment, cependant, que «la politique budgétaire
accommodante initiée par la création du fonds spécial de gestion de la pandémie
du coronavirus et la solidarité agissante pourraient faire éviter la faillite à
plusieurs entreprises et sauver des emplois».