L’économie
nationale devrait enregistrer une croissance de 5,4% en 2023, prévoit le CMC.
«Ce pronostic reflète la résilience et la diversité du tissu économique
national, mais aussi l’important effort consenti par les pouvoirs publics en
cette période de crises pour aider les ménages les plus vulnérables et pour
accompagner et appuyer les secteurs qui ont le plus souffert des affres de la
pandémie», explique le Centre dans le numéro 46 de sa publication “Info-CMC”.
Cependant,
relève la même source, l’interprétation de l’amplitude de la croissance devrait
être nuancée du fait que la robustesse de cette évolution découle en partie du
rattrapage du secteur agricole qui a connu une campagne particulièrement sèche
l’année passée.
Par
ailleurs et comme toute prévision dans une conjoncture incertaine, la
concrétisation de cette performance pourrait être «chahutée tout le long de
cette année par des vents contraires et des phénomènes économiques
contraignants qui caractérisent cette ère post-coronavirus et qui rongent
toutes les économies du monde», souligne le CMC. Il s’agit en l’occurrence de
«la poussée inflationniste, du resserrement monétaire et plus récemment de la
crise financière avec des faillites de banques de renommée».
En
outre, le CMC fait savoir que d’après les indices précurseurs disponibles et
sur la base des anticipations des opérateurs économiques, la configuration
sectorielle de cette performance globale de l’économie devrait connaître «un
dynamisme notable». Ainsi, l’agriculture connaîtrait un taux de croissance en
volume de l’ordre de 16% «compensant et faisant oublier l’importante décrue que
ce secteur a essuyé au cours de la campagne précédente».
Le
secteur des industries manufacturières, autre activité déterminante de ce
profil de croissance, contribuerait, quant à lui, à l’évolution globale du
produit intérieur brut (PIB) avec un taux appréciable de sa valeur ajoutée aux
prix constants d’environ 3,2%.
L’activité
des industries extractives qui connaît présentement une conjoncture florissante
à la faveur de l’augmentation des cours des phosphates et de ses dérivés et de
la bonne orientation de la demande extérieure, devrait continuer sur cette
trajectoire tout le long de l’exercice 2023.
Pour
ce qui est du secteur des services dont certaines composantes ont profondément
souffert en 2022 sous l’emprise des restrictions imposées par la crise
sanitaire, il est en train de récupérer avec une certaine vigueur et pourrait
afficher, en glissement annuel, un taux d’accroissement en termes réels de 4%,
estime le Centre.
Notons que ces prévisions sont
beaucoup plus optimistes que celles du Haut-commissariat au Plan qui table sur
une croissance du PIB de 3,3% en 2023, et surtout celles de Bank Al-Maghrib qui
anticipe une croissance de seulement 2,6% cette année. Quant au gouvernement,
il a inscrit dans la loi de finances 2023 un taux de croissance de 4%.