Selon les prévisions du CMC, l’année
2017 pourrait ainsi s’achever sur un taux de croissance atteignant 4,3 % en
termes réels, en hausse de plus de 3 points par rapport à l’exercice précédent.
Une perspective qui s’explique en bonne partie par les performances du secteur
primaire et des activités qui s’y rapportent.
Les analystes du centre préviennent
toutefois que « cette perspective
recouvre une configuration assez contrastée du système productif ». En effet,
alors que les activités primaires devraient progresser globalement de 11,4% en
termes réels, les activités industrielles, de commerce et de services
afficheraient une croissance nettement plus modérée.
Selon le scénario prévisionnel, «
les industries de transformation devraient connaître une hausse de production
globale estimée à 2,4 % alors que l’ensemble des activités tertiaires devraient
progresser de 3,9 % », a relevé le CMC dans sa note (Info CMC, N°33).
En ce qui concerne la demande, la
même source a indiqué que la consommation des ménages connaîtrait, à la faveur
du redressement des activités agricoles, une nette amélioration avec un
accroissement en valeurs courantes de 4,8 %.
Dans ce document, le Centre a noté
que « cette forte reprise des dépenses des ménages se traduirait par une progression
du niveau de vie mesuré par la hausse de la consommation réelle par tête de
près de 2,6 % ».
Partant de cette simulation
prévisionnelle, les analystes du CMC ont soutenu que les échanges extérieurs
devraient également apporter une contribution significative à la dynamique de
croissance avec le redressement prévisible des marchés d’exportation. D’après
ces derniers, « il en est de même de la demande d’investissement qui
poursuivrait sa tendance haussière mais à un rythme sensiblement plus ralenti comparativement
à l’exercice précédent ».
A en croire le CMC, l’amélioration
du niveau d’activité en 2017 ne devrait pas avoir un impact significatif sur la
situation de l’emploi. Le modèle de croissance qui prévaut depuis quelques
années au Maroc semble marquer un certain déphasage entre les performances de
l’activité et la dynamique de l’emploi.
Si l’orientation du cycle d’activité
s’inscrit au terme du premier semestre sous le signe de la reprise, l’année
2018 devrait être marquée par un ralentissement de la croissance. Et pour cause
: « La consolidation de la croissance en 2017 demeure assez fragile du fait
qu’elle résulte de configurations sectorielles assez contrastées entre les
principales activités productives », a expliqué le CMC.
Pour les analystes du CMC, le
processus de convergence à terme vers un régime de croissance suffisamment
régulier et auto-entretenu s’en trouve fortement contrarié.
A ce titre, ils relèvent qu’« après
le redressement attendu de l’activité en 2017, les principaux éléments
d’anticipation pour l’année à venir donnent déjà quelques signes de relâchement
des ressorts de la croissance tant au niveau interne qu’externe ».
Explications. Le CMC fait d’abord
remarquer qu’au niveau international, « les pronostics établis par les principaux
organismes de prévision tablent sur la poursuite du mouvement de redressement
de l’économie mondiale amorcé depuis plus de deux années mais à un rythme qui
demeure encore assez lent », soulignant que les projections du FMI situent la
croissance mondiale à 3,6 % en 2018, soit à un dixième près le même taux retenu
pour 2017.
Afin d’éclairer les lanternes, le
Centre a poursuivi en notant que « les activités de production progresseraient
de 2,0 % pour les pays avancés contre 4,5 % pour le groupe des pays émergents
et en développement ».
On aura ainsi compris que ces taux
qui se différencient de très peu de ceux retenus pour l’exercice 2017
témoignent de la fragilité du mouvement de reprise, particulièrement dans les
économies jouant le rôle de locomotives de l’économie mondiale », conclut le
CMC.