Les droits d’importations sur les
produits finis de consommation ont été relevés de 30 à 40%. La préférence
nationale est opérationnalisée au niveau de la commande publique et les maîtres
d’ouvrages sont tenus de faire référence, dans les cahiers des charges des
marchés publics, à l’application des normes marocaines ou assimilées. Il
s’agira aussi de limiter le recours aux produits importés au cas où il n’existe
pas de produit local.
Pour le Centre marocain de
conjoncture, il existe des obstacles importants du côté de l’offre marocaine.
Pour être viable, une politique du «consommer marocain» doit s’accompagner
d’une amélioration sensible au niveau de l’offre, de la qualité, de la variété
et de la quantité.
«Un retour en arrière dans le temps
à l’époque où les barrières douanières rendaient la consommation du produit
local obligatoire rappelle à quel point un marché protégé porte préjudice aux
consommateurs sans donner les bonnes incitations aux producteurs», soulignent
les économistes du CMC.
Le secteur privé est tenu
d’abandonner sa zone de confort, en révisant ses marges, et en améliorant la
qualité des produits offerts. Globalement, le Maroc doit élaborer une vision Ã
long terme claire et indépendante pour renforcer sa résistance aux chocs extérieurs.
Pour le CMC, la souveraineté
économique n’exige pas l’isolement mais un choix résolu en faveur des priorités
économiques, sociales et écologiques. «Il faut être plus sélectif en ce qui
concerne les IDE et les exportations, et évaluer les choix économiques à l’aune
de leur impact global, économique, social et environnemental», souligne le
Centre marocain de conjoncture.
La priorité devrait être ainsi
accordée aux industries locales, celles qui mobilisent les ressources propres
et répondent aux besoins réels de la population. Sans se fermer au monde, le
Maroc devrait favoriser une plus grande densité industrielle, la sécurité
alimentaire et une plus grande indépendance énergétique.