Sans préciser les contours du futur modèle, le CMC explore toutefois des pistes de diversification de marchés. De nouveaux marchés passent d’abord par la transformation structurelle de l’offre avec plus de contenu technologique et de valeur ajoutée.
«Le modèle de croissance centré
principalement sur la demande intérieure a montré ses limites», constate le
CMC. L’épuisement du potentiel économique que présente un marché intérieur à la
fois étroit et limité par le pouvoir d’achat devrait inciter à une révision des
options stratégiques présidant au modèle de croissance dans sa globalité. Le
choix d’un modèle orienté vers l’export s’impose aujourd’hui comme
l’alternative la plus adaptée au nouveau contexte d’ouverture et de
globalisation. Les projections des tendances actuelles ainsi que l’analyse
espace-produits font ressortir de réelles opportunités de développement des
exportations. Voilà pour les constats qui plaident pour un nouveau modèle
d'exportation.
Pour ce qui est des modalités, le
CMC met en avant la transformation structurelle de l’offre exportable. Ce
processus évolue très lentement, relève-t-il.
Or, l’expérience vécue tant au niveau des économies développées que chez
les pays émergents montre que le succès enregistré en matière de croissance,
d’emploi et de niveau de vie s’est accompagné de profondes transformations
structurelles.
Au Maroc, le rythme de croissance
relativement modeste sur les deux dernières décennies n’a pas induit de
changements profonds dans les structures productives. Le système productif
reste dominé par les secteurs traditionnels malgré l’émergence de nouvelles
activités industrielles, notamment l’automobile et l’aéronautique. Aussi les
politiques publiques devraient-elles opérer un virage en s’orientant davantage
vers plus de diversification des produits et des marchés. «Et l’Afrique-Asie
constituent les deux débouchés à fort potentiel», estime le CMC. Car, aux
déséquilibres persistants des échanges commerciaux du Maroc s’ajoutent une
forte concentration des transactions sur le continent européen. Ce marché concentre
plus 67% du commerce extérieur du Royaume. Cette concentration est encore plus
marquée s’agissant des flux d’exportation dont l’Europe absorbe plus de 71% du
chiffre d’affaires. Cette situation qui tend vers la saturation pousse à
rechercher de nouveaux débouchés pour impulser une nouvelle dynamique au
secteur exportateur marocain et tirer le meilleur parti des potentialités que
recèlent les marchés émergents, en Afrique et en Asie. La stratégie de
pénétration adoptée à l’égard des marchés africains s’impose dans ces
conditions comme principal axe de diversification des marchés.
En ce qui concerne le marché
asiatique, une approche assise sur la dynamique de l’investissement est à
envisager dans deux directions. La première est le renforcement de l’attractivité
des investissements en provenance d’Asie dans les secteurs d’activité orientés
à l’export. La deuxième est celle de l’investissement direct dans les pays
africains afin de consolider les marchés ciblés pour l’export.