Pour l’équipe du Centre, la
nécessité de revoir l’actuel modèle est d’abord dictée par la montée des
risques. L’essoufflement de la
croissance au Maroc est un constat unanimement partagé. Le taux de création des
richesses, mesuré par PIB, peine à dépasser le rythme annuel moyen de 3,5% au
cours de la période 2008-2018. Il accuse même un recul de 1,5 point par rapport
à la décennie précédente.
Une
croissance qui, de surcroît, ne crée pas suffisamment d’emplois. Ceci
malgré les efforts consentis au niveau de l’accumulation des facteurs de
production, investissement et capital humain. Ce qui amène, ensuite, à s’interroger sur l’adéquation du modèle de
croissance avec les exigences actuelles et futures du développement
économique et social.
Les analystes conviennent que les défis majeurs à relever par le marché
du travail marocain tiennent à la levée de trois contraintes majeures. Il
s’agit, en premier lieu, de rehausser la qualité de la formation des
compétences en lien avec la réduction des disparités socio- économiques,
spatiales et selon le genre. Le second handicap à neutraliser serait de
promouvoir des secteurs dynamiques, compétitifs à l’international et créateurs
d’emplois.
Une option à renforcer par des efforts de résorption de l’informel,
d’élargissement de l’accès au financement et de lutte contre la corruption.
Enfin, l’efficacité des politiques publiques doit être repensée selon une meilleure coordination sectorielle et
une plus grande convergence.
Globalement, le choix du Maroc de
restructurer et de moderniser son secteur productif est justifié par l’impact
potentiel des différentes stratégies engagées ces dernières années. Mais les
résultats tardent à venir. La croissance reste ainsi tributaire des aléas climatiques et les
exportations ne jouent pas encore le rôle moteur souhaité, vu leur faible
contenu technologique. Et dans la plupart des cas, l’impact des différentes initiatives sur l’emploi et les inégalités reste limité.
D’où la nécessité d’inverser la
donne, estime le CMC. Aujourd’hui, la région s’érige en acteur incontournable
du nouveau modèle économique. La recherche d’un meilleur équilibre des
territoires fait de la région un acteur majeur dans la mise en œuvre des
politiques publiques.
Les déséquilibres persistants au
plan territorial, tels qu’ils ressortent des principaux indicateurs économiques
et sociaux, témoignent de l’importance des efforts à fournir pour enclencher
une véritable dynamique de développement régional. Ceci implique la dotation de
la région de larges attributions au plan économique, social, culturel et
environnemental.
Le rôle de la région en tant
qu’acteur du développement ne peut être par ailleurs renforcé qu’à travers la
mobilisation de moyens humains et financiers
pour le développement des potentialités locales et la réduction des
écarts entre les territoires.