Les experts du centre commencent par
rappeler la médiocrité des performances actuelles:
*Faiblesse de la croissance: 3,5% Ã
peine entre 2008 et 2017, contre 5% une décennie plutôt.
*Faible employabilité (42% de taux
d’emploi dont 80% seulement sont rémunérés en 2016).
*Déficit structurel de la balance
commerciale.
*Déséquilibre des comptes publics.
Les analystes du CMC ébauchent
ensuite, la conception d’un nouveau modèle de développement. Ils évoquent la
nécessité d’un Etat-développeur, d’une économie plus inclusive et des secteurs
productifs plus performants.
Un
rôle moteur de l’Etat
Le centre de conjoncture appelle les
officiels à s’inspirer du rôle déterminant de l’Etat dans les réussites
économiques des pays de l’Asie de l’est.
L’Etat marocain devrait renforcer
son rôle de stratège et piloter l’activité économique, en incitant les
entreprises à agir conformément aux objectifs prédéfinis.
Cependant, en faisant remarquer la
faiblesse du secteur privé, les analystes du CMC n’hésitent pas à «adapter» le
modèle asiatique à la réalité marocaine, en insistant sur le rôle encore
important de l’Etat et ses entreprises (EEP) dans l’effort d’investissement.
Afin d’optimiser le rendement de ces dernières, ils estiment que leurs
relations avec l’Etat doivent être contractuelles et basées sur la définition
des objectifs et la reddition des comptes.
Par ailleurs et afin de drainer les
capitaux privés dans les investissements structurants, le CMC confirme le rôle
positif des partenariats public-privé (PPP), tout en mettant en garde contre
leur utilisation abusive. Il préconise pour chaque nouveau projet, des études
comparatives avec les autres modes de réalisation avant l’adoption des PPP.
Toujours concernant l’Etat, le CMC
fait la promotion du concept de «bonne gouvernance». Ce dernier conforte l’Etat
dans ses rôles d’incitateur à l’investissement et de garant du fonctionnement
libre du marché, tout en invitant ses représentants à traiter d’égal à égal
avec les acteurs de la société civile.
Par ailleurs, le centre de
conjoncture n’a pas manqué de rappeler aux gouvernants, la nécessité de
concrétiser la politique de régionalisation en délimitant les compétences et
les domaines d’interventions que le pouvoir central devra déléguer aux régions.
Un transfert concomitant des ressources humaines et financières sera nécessaire
à l’activation du développement de proximité.
Une
meilleure employabilité
Le CMC rappelle dans sa lettre, la
faible employabilité de l’économie nationale, aggravée par de fortes
inégalités, liées à l’âge, la région, le sexe ou le niveau de formation.
Côté solutions, ses experts restent
évasifs et se limitent à encourager des solutions classiques, tel que
l’économie solidaire en milieu rural ou la qualification des employés via les
formations continues.
Des
secteurs plus productifs
Pour dynamiser notre agriculture, il
faudrait selon le CMC, promouvoir une approche participative entre organismes
publics, unités d’exploitation et populations rurales, afin de mieux répondre
aux exigences de ces derniers, tout en permettant une meilleure valorisation des
terroirs, et in fine, améliorer l’offre exportable du pays.
Concernant l’industrie, le centre de
conjoncture préconise la continuation de la restructuration en cours,
matérialisée par le plan d’accélération industrielle (PAI) 2014-2020, tout en
conseillant la mise en œuvre d’une discipline rigoureuse de suivi, pour
corriger à temps, les écarts constatés par rapport aux objectifs fixés. Â