"53,8% des chefs d’entreprises
marocains (...) jugent que l’environnement économique qu’offre le Maroc est
plutôt compétitif contre 46,2% qui le considèrent comme non compétitif",
rapporte le CMC dans sa note de conjoncture. Dans le détail, les personnes interrogées
sont plus optimistes sur la décennie 2010 que sur la décennie 2000 en termes de
compétitivité.
Compétitivité
régionale
Les pays considérés plus compétitifs que le Maroc par une partie
des sondés sont la Turquie (56%) et l’Espagne (51%). Les avis sont partagés
pour les autres pays à l’exception toutefois pour la Tunisie qui est jugée
aussi compétitive que le Maroc pour 46,3% des personnes interrogées.
Alors que le Maroc se tourne de plus
en plus vers l'Afrique économiquement et politiquement, l'agriculture, le
développement urbain et l'énergie sont dans le top 3 des domaines sur lesquels
le Maroc peut s'affirmer sur le continent, d'après les chefs d'entreprises
interrogés.
Atouts,
handicaps et attentes en termes de compétitivité
Les chefs d'entreprise sont précis
dans leur bilan sur la compétitivité marocaine sur les moyens de l'améliorer.
Selon les patrons marocains interrogés, la compétitivité est portée par de bons
choix stratégiques dans certaines filières économiques et par de bonnes infrastructures
en transport et communication. Ils sont plus partagés en ce qui concerne le
niveau de rémunération comme facteur de compétitivité.
Plus de 90% des sondés sont d'accord
sur le fait que le décalage entre la formation des jeunes et les besoins des
entreprises sont un handicap compétitif au Maroc selon le CMC. Les autres
grands freins sont le manque d'investissement dans la R&D et dans
l'innovation, ainsi que le coût de l'énergie.
Pour faire décoller la compétitivité
du Maroc, les patrons suggèrent de simplifier l'administration, soutenir
l'innovation, améliorer les conditions financières des PME et les dispositifs
publics d'accompagnements à l'exportation.
Les chefs d'entreprise ont l'air
d'avoir assez confiance dans les politiques publiques. 77% considèrent ainsi
que les mesures fiscales et monétaires prises par le gouvernement vont
favoriser la compétitivité du pays. Mais ils poussent aussi à passer à un taux
de change flexible du dirham. Ainsi pour 76% des sondés, cette mesure pourrait
être un boost pour l'économie. Le système de change actuel "ne favorise
pas la compétitivité" selon 61,8% des chefs d'entreprises sondés.