Depuis le
déclenchement de la crise sanitaire, toutes les institutions font et refont
leurs pronostics. C’est difficile d’établir des scénarios dans un contexte
marqué par une forte épidémiologie qui n’a pas encore livré tous ses secrets.
Les analystes ont pourtant gardé leur optimisme en attendant les mesures qui
seront contenues dans la Loi de Finances rectificative 2020. Toutefois, au
lendemain de sa publication, nombreux sont les analystes et économistes qui
sont restés sur leur faim. Ils considèrent que la LFR n’est pas riche en
dispositions à même de garantir la relance économique. D’aucuns la qualifient
de timorée.
Baisse
prononcée de la croissance
Revenons-en
aux analystes du CMC. Dans leur analyse, il ressort clairement que les
conjoncturistes se sont basés sur trois faits majeurs. Le premier est relatif Ã
l’amplification de la pandémie aux Amériques et en Inde et l’émergence
d’importants clusters dans d’autres régions. Le second est relatif au
ralentissement économique qu’a connue plusieurs pays partenaires du Maroc. Le
troisième est relatif à la Loi de Finance rectificative qui reste timide dans
un contexte où la crise socioéconomique bat tout son plein. D’après les
conjoncturistes, dans un pareil contexte, la majorité des états ont dérogé aux
règles de prudence en matière de déficit et d’endettement en vue de sauvegarder
l’emploi et soutenir les entreprises en difficulté. Pour eux, cela ne fait pas
de mal que la politique budgétaire soit un peu audacieuse dans un contexte
pareil pour amorcer la relance économique. Autrement dit, elle devrait créer un
contrechoc pour stopper « la forte dépression «  provoquée par l’arrêt brutal des activités
suite au confinement.
Bien que
les autorités aient mis en place des mesures pour venir à la rescousse des
entreprises et particuliers souffrant d’une baisse drastique de revenus,
celles-ci demeurent insuffisantes. La demande intérieure principale baromètre
de la santé économique s’est beaucoup tassée au cours des derniers mois. Des
pronostics du HCP augurent d’une contribution négative de la demande intérieure
à la croissance économique au titre de l’année 2020.
En matière
d’investissements, il est à noter qu’en dehors de ceux programmés dans le cadre
du Fonds spécial de la gestion de la pandémie Covid-19, financé à  plus de 60% par les contributions, les
engagements prévus dans le cadre de la Loi de Finances 2020 ont été révisés Ã
la baisse.
Quid de
2021 ?
Pour 2021,
le CMC table sur un taux de croissance du PIB en termes réels de 5,5% pour
2021. Dans son scénario, le CMC table sur une contribution dynamique et
généralisée de tous les secteurs d’activité au profit de la croissance
économique en 2021. Ils corroborent leurs prévisions par l’industrie qui
devrait tirer profit du plan de relance économique. Elle afficherait une
croissance de l’ordre de 3,6%. Le BTP bénéficierait du redémarrage des
chantiers mis en veilleuse en 2020 et ceux qui seront éventuellement programmés
dans la LF 2021.
Leur
scénario repose par ailleurs sur la valeur ajoutée agricole de l’ordre de 11,3%
sous l’hypothèse d’une récolte céréalière de 70 MQX. En 2022, ils prévoient un
taux de 4,1%.