Le Centre Marocain de Conjoncture –
CMC – vient de revoir ses prévisions à la baisse en anticipant un effondrement
du PIB de 4,3% cette année. Pour l’organisme indépendant de prédiction
économique, le contexte est fragilisé par la crise sanitaire, d’où la nécessité
de maintenir la vigilance vis-à-vis de l’épidémie. Dans ce contexte, la relance
de l’économie s’annonce d’une extrême urgence. Du moins dans les régions et
secteurs les moins exposés à la recrudescence du Covid-19.
En effet, deux orientations stratégiques
pourraient être mises en œuvre, la première consiste en l’introduction
d’actions et de mesures d’urgence pour créer un contre-choc afin de limiter les
répercussions provoquées par l’arrêt des activités, les pertes de revenus et
l’exacerbation du chômage. Et, pour la seconde, il s’agit d’établir une
nouvelle vision et un modèle de développement répondant aux enseignements tirés
de cette douloureuse expérience.
A l’instar de tous les pays, le
Maroc devrait prendre des mesures d’urgence commençant par l’adoption d’une
politique budgétaire plus agressive qu’à l’accoutumée à travers le projet de
Loi rectificative du budget, en cours de préparation. Il s’agit d’augmenter
d’une manière significative le budget du ministère de la Santé en priorité
absolue ainsi que ceux des secteurs sociaux. Le tout assorti d’abattements sur
les charges sociales et l’impôt sur le revenu avec des moratoires sur le
paiement des impôts. S’ajoute également le rééchelonnement du paiement des
crédits bancaires. Sans oublier le soutien, par des prix préférentiels, des
intrants et des investissements de l’agriculture. Parallèlement, le Centre
propose la généralisation de l’AMO à l’ensemble de la population. La mise en
œuvre de la mesure est désormais possible, compte tenu des données qui ont
permis la distribution des aides aux ménages nécessiteux. Il souligne également
la possibilité de transformer ces aides en un système pérenne de primes de
chômage (à partir du mois de juillet).