Devant la gravité des chocs extrêmes
de nature exogène, engendrés par la Covid-19, et la menace qu'ils ont fait
peser sur les équilibres macroéconomiques, le Maroc a sensiblement accru son
endettement externe pour, d'une part, préserver sa solvabilité à
l'international et, d’autre part, maintenir la crédibilité de sa politique
économique une fois le retour à la normale acté", indique le CMC dans sa
dernière lettre mensuelle, affirmant qu'à l’examen des chiffres, ce recours
accru à ces financements d’origine externe est "nécessaire, maîtrisé et
soutenable", rapporte la MAP. En effet, cette pandémie, qui sévit depuis
un an, a créé une conjoncture atypique marquée par l’arrêt, partiel ou total,
de l’activité de pans entiers des secteurs productifs, et occasionné une profonde
récession économique dans tous les pays de la planète, ajoute le CMC. Ce numéro
spécial, portant sur "Le contexte pandémique : Quelles réformes pour la
résilience ?", jette également la lumière sur le Fonds Mohammed VI pour
l'investissement, en tant que "l'un des principaux leviers appelés à jouer
un rôle déterminant dans le programme de relance économique pour les années à
venir". Le succès de ce Fonds comme instrument au service du développement
économique et social dépendra largement du capital-confiance qu'il pourra
inspirer auprès de ses partenaires et plus particulièrement les investisseurs,
relève le Centre, notant que son système de gouvernance, son efficacité et sa
transparence s’avèrent d’une importance capitale pour l’accomplissement de sa
mission dans les meilleures conditions. Par ailleurs, le CMC s’attarde sur la
restructuration du secteur public considérée aujourd’hui comme une priorité
pour tous les Etats. Cette orientation stratégique mène à l’instauration
progressive d’un Etat partenaire, à l’accélération de la décentralisation des
services publics, à l’alignement sur les standards internationaux, et à la mise
en place d’une administration bien outillée pour répondre aux besoins des
citoyens sans cesse changeants sous l’effet de la globalisation des économies,
de l’émergence de nouveaux comportements des usagers, de la crise des finances
publiques, et du développement rapide des moyens de communication. Les
responsables marocains ont aussi fait ce choix, affirme le CMC, faisant
observer qu’ils "déploient de grands efforts pour remplacer les structures
publiques très centralisées et hautement hiérarchisées par d’autres plus
organisées, plus souples, plus rationnelles et répondant plus concrètement aux
besoins des citoyens. "Ce projet semble cependant rencontrer des
difficultés d’application en raison de l’existence de nombreux facteurs
entravants. De ce fait, les réformes déclarées et élaborées restent en décalage
par rapport aux attentes", souligne le Centre. Ce nouveau numéro de
"Maroc Conjoncture" traite plusieurs axes, notamment
"L'investissement dans le monde pour l'après-pandémie : entre reflux et
transformations de la production internationale", "Industries
pharmaceutiques : dynamisme et fièvre spéculative", "Fonds Mohammed
VI : un levier stratégique du programme de relance", " Elargissement
du système de protection sociale : un projet de politique publique
intégrée" et "Restructuration du secteur public : décalage avec les
attentes".
Recours au financement externe “ maîtrisé et soutenable ”
Le recours accru du Maroc aux financements d'origine externe, afin de faire face aux répercussions de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid19), est "nécessaire, maîtrisé et soutenable", souligne le Centre marocain de conjoncture (CMC).
Source : Libération
Posté Le : Jeudi 21 Janvier 2021
Posté Le : Jeudi 21 Janvier 2021