A l’instar du monde, le Maroc a subi
de plein fouet les répercussions de la pandémie du Covid-19 et son économie
commence lentement à se redresser après la crise la plus profonde depuis plus
de 30 ans.
Toujours est-il que la fragilité
induite est considérée par la Banque mondiale, moins grave pour le Maroc
qu’elle ne l’est pour nombre d’autres d’économies en émergence, et ce grâce Ã
la crédibilité du cadre macro-budgétaire du Royaume et par sa plus large
aptitude à accéder aux marchés financiers internationaux. Même son de cloche du
côté du FMI.
Toujours est-il que sur le plan
sectoriel les répercussions pandémiques ont produit des séquelles de
différentes intensités, en fonction des réalités spécifiques à chaque branche
ou région, souligne le Centre marocain de conjoncture (CMC).
Ainsi selon l’analyse des
conjoncturistes, au niveau du secteur non agricole, la consternation a été la
plus dure dans les activités fortement liées à l’étranger. Tel est le cas du
secteur touristique dans toutes ses ramifications ; des industries mécaniques,
métallurgiques et électriques (IMME) ; du textile, cuir et habillement ; du
commerce et du transport.
Le secteur des BTP, qui était déjÃ
pris dans un trend baissier de sa section Bâtiment, a été particulièrement
accablé par un repli significatif.
Cela s’explique par le fait que
l’immobilier était faiblement outillé pour faire face au marasme d’une
déchéance, du pouvoir d’achat, inférée par la cessation d’activité, les pertes
d’emplois et la baisse des revenus.
Par ailleurs, des résiliences, avec
des fortunes diverses, ont été constatées dans d’autres secteurs, comme cela a
été le cas pour les industries minières ; agroalimentaires ; chimiques et para
chimique.
Les NTIC ont, toutefois, constitué
le secteur le plus résistant aux ondes dévastatrices du Covid. Il a bénéficié,
pour ce faire, du bon comportement des transactions électroniques, de l’aubaine
du recours au e-commerce, de l’adoption du télétravail et de la cooptation de
l’enseignement à distance.
La fusion de l’ensemble de ces
éléments s’est traduite par une détérioration manifeste de la croissance.
Un désastre qui s’est prolongé par une dégradation du marché du travail, réputé pour sa faible protection, par une chute du volume d’emploi, estimé à 3,9 % entre 2019 et 2020, correspondant à une perte de 432 000 postes, analyse le CMC.
Ainsi, le chômage qui était inscrit
à la baisse durant les trois dernières années a repris 2,7 points pour
atteindre le taux de 11,9%, en touchant particulièrement les jeunes de 15 à 24
ans dont le taux s’est élevé à 31,2% contre 24,9 % en 2019.