Le Maroc est en train de déployer de
grands efforts pour tourner la page de la Covid-19, dans un contexte marqué par
l’incertitude. Ce qui suggère au Centre marocain de conjoncture (CMC) de
s’interroger sur les mutations économiques et les mécanismes d’accompagnement
pour le post-Covid dans un numéro dédié de sa publication mensuelle «Maroc
Conjoncture».
Parmi les facteurs qui marqueront
Post-Covid, le CMC retient principalement l’entrée en vigueur de la Zone de
libre-échange continentale africaine (ZLECAf), la généralisation de la
couverture sociale, la montée de la dette des ménages, la reprise de l’activité
chez les entreprises, et les perspectives des relations Maroc/Royaume-Uni
après-Brexit.
Ainsi, le CMC indique que, si elle
est pleinement mise en œuvre, la ZLECAf pourrait accroître le revenu régional
de 7%, accélérer l’augmentation des rémunérations des travailleurs et sortir 98
millions de personnes de la pauvreté d’ici 2035. Il ajoute que, si elle réussit
son intégration régionale et continentale, l’Afrique du Nord «serait
particulièrement avantagée».
Pour la couverture sociale, le
Centre relève que les composantes du système de protection sociale ne
constituent qu’un «mécanisme dépourvu de cohésion et de complémentarité». Il
souligne que le chantier le plus important serait celui de la généralisation de
la couverture à toutes les couches sociales «dans une perspective de consécration
d’une universalité inclusive tant convoitée».
S’agissant de l’endettement des
ménages, l’insitution indique que leur dette auprès des banques et des sociétés
de financement continue d’enfler à un taux annuel moyen de 5% portant ainsi le
ratio dette des ménages sur le PIB à 31,1% en 2019. Les prêts bancaires à la
consommation représentent, quant à eux, 37% du total des montants octroyés aux
ménages marocains.
Pour ce qui est de la reprise de
l’activité chez les entreprises, le CMC estime qu’elle est contrariée par le
contexte de la pandémie.
En ce qui concerne l’après-Brexit,
le centre rappelle que les relations commerciales entre le Maroc et le
Royaume-Uni devront, pour l’essentiel, continuer à obéir aux mêmes dispositions
régissant les échanges entre le Maroc et l’UE. Toutefois, à terme, de nouvelles
perspectives pointent à l’horizon avec les opportunités d’intensification des
échanges et le montage de partenariats et de projets en co-investissement pour
la densification des échanges bilatéraux, mais aussi pour la conquête de
nouveaux marchés.
En conclusion, le CMC souligne que
le contexte actuel est marqué par un climat d’incertitudes et de craintes qui
s’est installé poussant à un «scepticisme parfois déroutant». La question
récurrente qui a taraudé les esprits, tout le long de ce morne périple d’une
année, a été de savoir comment venir à bout de cette crise, conclut-il.